L'actualité de la crise : DÉSASTREUSES PROMESSES AU SOMMET, par François Leclerc

Billet invité

Deux interprétations contradictoires peuvent être données de l’échec de l’émission des Bunds allemands intervenue hier. Soit que les marchés craignaient que l’Allemagne soit entraînée dans une solidarité financière accrue au sein de la zone euro, soit qu’ils entendaient au contraire s’opposer ainsi à cette perspective, en donnant un avant-goût de ce qui allait se passer.

Les partisans d’une intervention de la BCE, les Français au premier rang, espéraient pour leur part que cet événement imprévu allait contribuer à débloquer la situation à Berlin.

La fenêtre d’un accord de compromis a minima négocié entre Allemands, Français, et cette fois-ci Italiens, est néanmoins très étroite. En quoi celui-ci pourrait-il consister, dans les circonstances actuelles ? Quelles seraient ses chances de succès ?

Il pourrait s’appuyer sur un projet musclé de révision des Traités européens, en appui de la poursuite de la stratégie de diminution des déficits et de la dette publique. En contrepartie, l’émission d’euro-obligations serait rendue possible, en choisissant la plus restrictive des options proposées dans le « Livre Vert » de la Commission européenne. Accessoirement, la BCE maintiendrait au niveau actuel ses achats d’obligations sur le marché secondaire, et le FMI se tiendrait prêt à aider les Espagnols et les Italiens avec le filet de sécurité de ses prêts de précaution.

Dans un premier temps, un accord portant sur la révision des Traités pourrait être affiché, dans l’espoir d’une évolution de la position allemande, lors du sommet du 9 décembre prochain par exemple. Mario Monti, favorable aux euro-obligations mais opposé à l’intervention de la BCE, pourrait y pousser et donner son accord à une telle révision, à condition que les investissements stratégiques de croissance soient exclus du calcul des déficits publics.

Si ce compromis devait intervenir, il permettrait d’éviter l’éclatement de la zone euro, mais il est condamné par avance, pour deux simples raisons.

1/ Il fait l’impasse sur la crise montante de la dette privée et sur les difficultés rencontrées au sein du système bancaire européen.

Signe des difficultés qu’elles rencontrent, les banques allemandes viennent de demander à l’Autorité bancaire européenne (EBA), un délai avant de soumettre leurs plans de recapitalisation. Elles souhaitent également que soit revu l’exigence de valorisation des obligations souveraines au prix du marché… car celle-ci accroît leur vulnérabilité (c’est le monde à l’envers).

2/ Son application entraîne l’Union européenne plus profond dans la récession, rendant encore plus aléatoire l’objectif de réduction des déficits.

Estimant qu’une récession peut encore être évitée, mais reconnaissant « une croissance qui décline, et est très faible », l’OCDE est très inquiète, selon ses propres termes. Tout en s’inscrivant sans surprise dans le schéma stratégique des dirigeants européens, elle se raccroche à l’idée de l’intervention du Fonds européen de stabilité, montrant combien elle est déconnectée de la réalité.

Cette stratégie s’appuie sur une analyse fausse à deux titres. Elle voit dans le seul endettement public la cause de la crise européenne, et elle s’oppose à toute intervention de la BCE, au prétexte qu’elle déclencherait un dérapage inflationniste.

Les marchés ont pourtant clairement signifié qu’ils ne croient pas à ses chances de succès, ayant observé ses résultats là où elle est appliquée. Paradoxalement, ce sont eux qui appellent à la raison des autorités européennes, ne croyant plus qu’à une intervention de la BCE pour étouffer le feu. Sans doute même son annonce ne suffirait-elle pas, vu le contexte, et il faudrait que celle-ci passe à l’acte.

Dans le meilleur des cas, le lent processus en cours va donc se poursuivre, associant mesures de rigueur budgétaire et détérioration accrue de la situation sociale. Seule promesse possible de gouvernements dépassés par l’implosion qu’ils constatent mais se repliant sur de désastreuses solutions qu’ils croient éprouvées.

233 réponses sur “L'actualité de la crise : DÉSASTREUSES PROMESSES AU SOMMET, par François Leclerc”

  1. …Ou alors, troisième explication contradictoire, de la part du fumiste de service ( moi-même ): pourquoi voulez vous que l’on investisse en plaçant nos avoirs dans une monnaie vouée:
    – soit à disparaitre
    – soit à être dévaluée
    – soit à se retrouver au final avec une décote ( défaut ) de 30 %

    1. Mon pauvre ami, ton investissement vaut pas mieux en dollars…
      Ou en livre sterling….
      A la courte paille tu choisis qui?
      A courte vue t’es riche, à la longue…
      Adieu, capitaine!

    2. autre explication
      les investisseurs peuvent avoir des rendements beaucoup plus intéressants avec les émissions grecques, italiennes, espagnoles, etc… et aussi françaises.

      1. Gotoul. Ça tombera de moins haut surtout !
        Si t’es sûr qu’on va te tirer la bagnole que tu t’apprêtes à te payer et que t’es sûr que ta société d’assurance (Cons De Sociétaires) va te niquer sur le coup – ou faire faillite, c’est sûr que tu vas pas commander une Béhème ou une Merco… à la limite une R19 de 1992…

      2. Vigneron.
        Tous les traders ne s’appellent pas Olivier Sarkozy. Certains doivent parier sur la survie de la zone euro et dans ce cas il n’y a pas photo entre les diverses émissions de ces derniers jours.
        C’est juste une petite hypothèse supplémentaire.

    3. Une décote de 30% par rapport au $US, ca serait pas trop mal pour les exportations et surtout, le rapatriement des emplois en europe et l’augmentation des salaires (pour maintenir la conso) lié à l’inflation des produits importés.

      Actuellement, l’Euro est trop fort.
      La monétisation de la dette est inévitable même si les allemands craignent l’effet secondaire.

      En période de crise, il faut avancer avec prudence.
      Changer tous les paramètres en même temps et c’est la meilleure façon d’aller au tapis (comme l’airbus d’AF).
      Monétisation de la dette, rigueur budgétaire et dans 10 ans, petites corrections en + ou –

      Ou alors, la guerre qui découlera d’un effondrement généralisé dans la misère.

      1. Dans une production qui ne fonctionne que par le pétrole, une décote de 30 % par rapport au dollard et c’est la cartastrophe.

        Francois

  2. Ce qui est intéressant c’est de comprendre pourquoi les dirigeants européens principalement Français et Allemands sont, depuis le début 2008, toujours en retard d’une guerre sur soit la compréhension de ce qui se passe soit sur les mesures à prendre au vue de leur perception du problème.
    dans votre précedent billet je disais qu’actuellement les tenants de la monétisation de la dette sont de moins en moins nombreux y compris dans les milieux financiers, le consensus semble s’établir autour de l’abandon d’une grande partie de cette dette.
    La perspective d’une modification des traités européens qui semble se mettre en place montre que nos gouvernants jouent la montre. La question interessante reste celle de connaître les modalités dans la forme et dans les délaisµ. sarkozy utilisera t-il les pleins pouvoir que lui permet article 16 de la constitution ou nos parlementaires nous referons le coup du traité de lisbone?
    La conférence de Sarkozy, Merkel et Monti est pathétique…

    1. Ce qui est intéressant c’est de comprendre pourquoi les dirigeants européens principalement Français et Allemands sont, depuis le début 2008, toujours en retard d’une guerre

      Ce sont des pays vieillissant, tout particulièrement l’Allemagne. Les choses vont plus lentement et généralement dans un sens conservateur. Si l’âge moyen était inférieur de 20 ans à celui que l’on observe, les décisions auraient auraient sans doute été meilleures et plus rapides

      1. Quel absurde jeunisme dans le vent. Et vous vous dites novateur ? Mais vus soufflez dans le sens du vent et de l’idéologie ambiante (et faites preuve du conformisme le plus plat), idéologie pour qui ‘les vieux’ constituent la seule et unique catégorie humaine dont il est permis de dire pis que pendre sans avoir rien à craindre et tout en recueillant les applaudissements de l’auditoire.

      2. Plus rapides, probable,
        Meilleures, pas sur mais pas sur du contraire non plus
        La connerie étant également répartie dans tous les catégories et sous-catégories, quelles qu’elles soient, dés que l’on atteint un nombre statistiquement raisonnable, le bon sens commande un mélange des toutes les catégories en espérant que les conneries des uns annulent les conneries des autres et qu’il ne reste plus que la substantifique moelle à se partager entre tous.

      3. @abraxas
        Non, c’est simplement le bout du bout de l’europe libérale. La fin de cette conception du monde. « L’europe sera socialiste ou ne sera pas »

      4. Hema a dit :

        La connerie étant également répartie dans tous les catégories et sous-catégories, quelles qu’elles soient, dès que l’on atteint un nombre statistiquement raisonnable, le bon sens commande un mélange des toutes les catégories en espérant que les conneries des uns annulent les conneries des autres et qu’il ne reste plus que la substantifique moelle à se partager entre tous.

        Selon la loi de Stanley B. Mikrominikukus, c’est le contraire qui se passe :

        « La dilution de connerie spécifique à une catégorie déterminée dans un ensemble de catégories concurrentes, mais avec un taux de connerie équivalent à la première, provoque une addition en nombre de toutes les conneries catégorielles et, en valeur, une croissance exponentielle de la connerie globale. »

        Autant savoir. 🙂

    2. Arf! Fou zetes unt Rigolo!
      Sans blagues, les banques vont preferer le défaut à la monétisation? (Planche à billet pour les nuls)
      Ben non, on prefere la planche à billet…Surtout si on ne la réinjecte pas dans l’économie réelle!
      That is the aztuce! Javol! In volapuk européen…Arzo….
      J’oubiais Draghi et Mussolini…Avanti in sestercum de pacotilla….Bombardons la Lybie, comme au bon vieux temps de Rommel!
      Taritaraaa!
      Le trou du cul de l’Europe se trouve à Cadaqués, ou l’on peut l’admirer dans une peau de vache…
      Désolé pour les belges…Mais Dali avait tout compris…
      Le Conseil de l’Europe devrait se réunir au centre de la gare de Perpignan.
      Réputé depuis Giordano Bruno pour éructer des pets universels.

  3. Chronique du désastre, suite.
    Toutes les mesures viennent décidément trop peu et trop tard face à l’ambiance du sauve-qui-peut.

  4. L’Europe est morte, l’Euro en est le suaire . Paix à nos âmes.

    Il nous reste:

    le tourisme
    le travail au black
    la prostitution
    la chnouf

    Vainqueur……….la Mafia!

    1. Saule.
      Il suffirait d’envoyer « péter » les Ricains avec leur OMC et nous pourrions retrouver un degré correct de protectionnisme de la zone Euro.
      Et en interne, recréer la solidarité qui fut nécessaire partout en Europe après la dernière guerre fratricide.
      Provoquée par les banques américaines, d’ailleurs… qui ont prêté l’argent à ce fou d’Hitler.

      1. Et en interne, recréer la solidarité qui fut nécessaire partout en Europe après la dernière guerre fratricide.

        Il est là, l’esprit du nouveau cadre que nous cherchons.
        En fait le nouveau cadre ce devrait être le respect , par le souci que l’on en a, de la loi des équilibres grands et petits qui régissent tous les écosystèmes quels qu’ils soient . Pour qu’un écosystème soit viable et pérenne. Le Monde étant un écosystème constitué d’écosystèmes en réseaux , cela nous oblige à la solidarité.
        Le Bien Commun existe de fait ,que nous le voulions ou non, Il s’agit pour nous d’en prendre connaissance , de le reconnaître.
        Le cadre de pensée doit reposer sur des vérités premières comme le sont les besoins vitaux nécessaires au vivant. On a tendance ,à tort , à mépriser les vérités premières considérées comme des évidences, donc banales. Mais quand elles sont occultées au nom de l’innovation, elles se rappèlent à nous de façon violente. D’où rupture

        Le problème majeur de tout système réside dans la disproportion qu’il engendre ,la difformité, la distorsion jusqu’au point de rupture. Le culte de la croissance pour la croissance, par l’hyperproductivité, l’hyper-rentabilité boulverse le rapport au temps nécessaire à la reconstitution des êtres et des choses . Creusant des disparités dans la répartition des poids et des mesures qui engendrent des catastrophes. Tant à l’échelle individuelle que collective

        Cela signifie que la complexité mouvante et vivante du monde ne peut être régi et maîtriser par un système. Nous y vivons, nous participons de et à cette complexité. Elle ne peut et l’on ne doit pas chercher à confier en la gestion à aucun en particulier, encore moins à un système .

        Vouloir maîtriser la complexité des choses dans une recherche de certitude, c’est vouloir la réduire à un système. Or aucun système ne tient compte du tenant et des aboutissants, au delà de lui même. De plus la certitude fige les choses,ne laissant plus la place aux impondérables, aux hasards dans lesquels résident tous les possibles nécessaires à la création et recréation du monde et des systèmes, tout en conservant une cohésion par l’adaptabilité. Les systèmes sont des structures plus ou moins complexes qui servent à organiser la complexité du monde mais ne sauraient le définir..

        Le défaut majeur d’un cadre de pensée réside dans sa rigidité. Dans le rapport que l’on à aux principes et valeurs qui structurent le cadre. Les principes et les valeurs sont des outils, des repères. La systématisation dans leur application conduit souvent à nier la singularité des êtres et des choses, à violer la réalité vivante des êtres et des choses, à contraindre la réalité. Cela engendre un rapport de force ou la réalité n’est plus transformée par la mise en cohésion des singularités, cela aboutit à la négation de la réalité. On force la réalité.
        Ce phénomène de contrainte de la réalité engendre un rejet, des tensions qui tôt ou tard se traduisent par un retour d’une grande violence. Aboutissant une fois de plus à une rupture.

        D’où la nécessité de souplesse.

        Il n’y a pas de cohésion possible entre les singularité humaines sans un lien de confiance. Il n’y a pas de confiance sans bonne foi. Sans que soit établi et reconnu comme plus petit et plus grand dénominateur commun ,comme valeur première indivisible de toutes les singularités humaines. La dignité humaine. Impliquant dans les « usages » que nous faisant de nous mêmes, les uns des autres de ne pas porter atteinte à l’intégrité physique, morale, mentale des individus. En cela résident les fondements nécessaires et indispensables à la constitution de notre Humanité

        La faute majeure de la finance n’est pas tant la complexité des outils et des systèmes que leur usage. En effet ils ont été utilisé afin de substituer le virtuel au réel. Quand l’outil mathématique n’est plus au service d’un raisonnement scientifique mais s’égare dans la pensée magique.

        Les système s’auto-régule,car reposant sur du vide il s’écroule sur lui même.Le crime réside dans le fait que par ce système des individus ont poussé à outrance la machinerie économique.Détruisant les équilibres. Ainsi au nom de fortunes bâtit sur du vent, on se propose de troquer les valeurs et la richesse réel des nations et des citoyens contre des dettes. De l’escroquerie en bande organisée pure et simple.Avec la complicité des politiques qui ont associé l’outil législatif à l’outil mathématique. Détournant l’outil législatif le mettant au service de la pensée magique, trouvant là une occasion de récupérer une part du butin. Ainsi l’on a tué Europe,la poule aux oeufs d’or

  5. Résultats attendus du mini-sommet de Starsbourg : ils vont « tout faire » pour assurer la pérennité de l’euro, a dit Nicolas Sarkozy à son issue, Angela Merkel précisant que la révision des traités, pour laquelle une initiative commune va être prise, ne concernera pas la BCE !

      1. Je le pense aussi , et on est pas les seuls , la bourse a saluée enfin cette bonne nouvelle le cacarente est passé de 2872 à 2807en 1 heure ,encore une ou deux bonne nouvelle comme cela et crac , pardon krach

      2. Heu, concernant la Bourse ils avaient plus de peinture rouge ni de flêches qui tombent, je les ai relivré cet après-midi.

        Bon on m’appelle à NY, faut que je file.

    1. En clair, la zone euro va droit à l’éclatement, mais ce n’est pas vraiment une surprise surtout ici sur le blog…

    2. mini-sommet de Starsbourg

      : jolie coup de plume ou jolie coquille, si c’est un lapsus il est révélateur du grand show !

    3. Monsieur Leclerc.
      Je veux bien, maiaiaiaiaiais…

      Les pays où la dette est monétisée voit leur inflation à 5-6% officiels. Soit, 10-12% réels.
      On lance les stamps-food tout de suite ou…?? Clair que le rationnement fait tiquer.

      1. Comment faire pour que la monétisation de la dette par la BCE ne retombe pas trop lourdement sur l’économie réelle (par de l’inflation incontrôlée) ? Les USA ont, avec leur quantitative easing, réussi à neutraliser cette inflation car l’argent crée ex nihilo n’a pas été mis à la disposition des consommateurs. Mais les USA ont des caractéristiques propres dont le statut de monnaie de réserve du dollar (qui n’est pas la moindre). Je répète une question que j’ai déjà posée : vers quoi va l’Euro en cas de monétisation par la BCE ?

      2. D’ou vient cette règle ? si l’inflation faisait baisser le chomage, les ricains seraient contents, non ?

      3. @Pol

        « Mieux vaut l’inflation que le chomâge », ça sort d’où ça ?.. Dans les années on avait les deux, il me semble…

    4. J’ai vu aussi notre Sauveur du Monde Civilisé, toujours aussi ampoulé. A mon avis, ils nous préparent pour bientôt le super-fond dont ils ont déjà une mouture théorique dans les cartons. 3000 milliards d’euros, les spéculateurs vont jouir.

      A part ça, la misère s’accroit lentement et sûrement, en France comme ailleurs, et les prix explosent.

    1. Une partie de solution serait déja obtenue par les défaites électorales de Sarko en 2012 et de Merkel en 2013.Cela peut difficilement être pire avec le PS et les SPD/GROEN.
      Mais je crains qu’il ne soit bien trop tard.L’attitude Pétainiste à la sarko devant Merkel visiblement ne fonctionne pas(il n’a strictement rien obtenu comme toujours bien qu’il va prétendre le contraire).Mais bon Sarko vise uniquement un gain de temps à n’importe quel prix tant qu’il puisse être réélu et ainsi échapper aux poursuites judiciaires pour quelques années de plus.Le peuple Français il n’en a que faire.

      1. @Dissy

        Vous êtes bien optimiste en croyant que le PS aura une politique différente de celle de l’UMP.

        Un petit coup de fil d’Areva et Hollande tourne sa veste…

        Sarkozy et Hollande c’est bonnet-blanc et blanc-bonnet: Ces deux là restent bien sagement dans le cadre qui nous étouffe à petit feu.

        Peut-Etre (Car ce n’est même pas sûr) l’écoeurment général qui fera changer les choses viendra quand nous en seront au comités de salut publique…

        Tout tarde trop… même le réveil des populations.

    2. @ra (et à tous ceux qui vivent loin de Toulon)
      Soyons solidaires: je veux bien héberger gratuitement chez moi à Nice, autour du 1er décembre prochain, quelques citoyens pacifistes qui viendraient s’exercer au lancer indigné de tomates (ou semblable: je suis égalitariste même au niveau des légumes, et même des oeufs – grands ou petits, de poule ou de caille, tous sont les bienvenus et fortement Présidentiables).
      Pour rappel, Toulon n’est pas trop loin de Nice (moins de deux heures en voiture ou en train)

      1. Au il y en a encore beaucoup qui sont derrière lui a y croire. J’ai mon père qui semble faire un déni de la réalité face à la crise en me disant que les sites comme le blog de Paul Jorion racontent peut-être des bêtises alors que je lui ai déjà dit que les personnes de ses sites ont vu cette crise il y a des années déjà et il dit à ma mère « Tu y crois (A ce que je raconte) ? ». Il y a des personnes qui préfère ce boucher les oreilles et répété tout fort « Il n’y a pas de crise ! Il n’y a pas de crise ! ».

      2. @Alain,

        je crois que nous sommes nombreux à avoir dans notre entourage des proches ou des amis qui nient ce que je crois aussi être la (tragique) réalité. Je dirais même que je ne connais personnellement que très, très peu de gens qui pensent que la réalité ressemble fort à ce que défrichent péniblement et courageusement des blogs tel celui-ci. Cet été j’ai suscité plusieurs hilarités (nerveuses, toutefois) quand j’ai essayé de mettre ça sur le plateau de discussions familiales/amicales. Même des « intellectuels » m’ont dit (l’air soudain paternaliste, face à tant de naïveté inattendue de ma part): « non, de nos jours il y a des coupe-feux, en aucun cas il y aura à nouveau une crise comparable à celle de 1929 ». Ou: « ce sera juste une histoire de planche à billets, et puis c’est tout (arrête de stresser) ».

        C’est une des raison pour lesquelles, avec quelques amis, nous essayons tant bien que mal de faire vivre le GASP!

      3. @ Alessio Moretti

        Moi je bloque même carrément quand j’en parle à d’autres personnes que mes parents car je sais de toute façon que je serais le « pessimiste » aux yeux de ces personnes. Mais au fond de moi j’ai comme une rage, je ne comprends pas comment les personnes n’arrivent pas à voir la réalité du monde actuelle qui est catastrophique, le nier c’est un acte suicidaire… pourtant on n’a rien de plus que ses autres personnes.

        Pourquoi dans toutes l’histoire humaine, les personnes qui ont vu les crises arriver ont été traitée de cassandre et de pessimiste ? Pourquoi la majorité des personnes se réveillent quand c’est trop tard ? Non sérieux, je n’arrive pas à comprendre le comportement humain…

      4. Des années de conditionnement dans tous les domaines ont orienté la critique populaire dans une seule direction.
        Une grogne compulsive (presque conviviale) qui s’en tient à l’écume des événements.
        Les classes sociales touchées en première ligne ont peur de perdre le peu dont elles disposent et les autres se satisfont du déni dans la (fausse) certitude d’échapper individuellement au désastre.
        Tout semble encore fonctionner normalement, les pertes d’emploi c’est pour les autres.
        C’est cela qui est effrayant, la prise de conscience de l’ampleur de la crise se fera brutalement.

  6. Ce n’est pas directement un commentaire mais je voulais apporter cette information dans la réflexion .
    Dans le quotidien Handelsblatt on pouvait lire lundi dernier sous le titre « la crise de l’Euro entraînera-t-elle la crise de l’auto ? » :

    L’industrie automobile allemande commence à s’inquiéter. La politique de sauvetage de l’euro qui mise dans les pays endettés non pas sur la croissance mais sur les réductions de salaires, l’ajustement des retraites et des licenciements créée pour la plus importante branche industrielle d’Allemagne une situation dangereuse. En Italie, en Espagne, au Portugal , des consommateurs ayant perdu condiance renoncent à des acquisitions coûteuses. Depuis le début de l’année le marché automobile a reculé de 19,7 % en Espagne, de 10,8 % en Italie. »

  7. Nous sommes dans le tourbillon, plus rien ne peut nous en sortir . Toute tentative de saisir la structure des rapports de notre époque, toute tentative de nous affranchir d’une conception politique de la révolution, d’une conception qui, étant politique, appartient au monde révolu des révolutions passées, ne manquera pas de contribuer à la critique de ce monde – d’un monde qui de toute façon tremble, qui, en tant qu’ensemble de rapports sociaux, est menacé de destruction totale par la révolution qui vient.

    agents du chaos

    Groupe Grec, enthousiasmant, n’est-ce-pas ?

  8. Moi je pencherai plus à croire que la crise « sert » à justifier des mesures voulues par les marchés. De toute façon la fin des services publics et l’ouverture à la concurrence en janvier 2012 est actée depuis longtemps! magnifiques cadeaux de Noël pour les copains qui sauront y transformer en quelque chose de très juteux! Les marchés accélèrent car on y est et les gouvernements laissent puisque de toute façon, c’était prévu depuis très longtemps. Par contre il est sur que les marchés ont conscience du chaos mais les peuples leur importent suffisamment peu pour ne pas les déranger. Pour l’instant l y a toujours eu une frange de la population , la leur qui s’en sort et repart à zéro dans un monde nouveau. Mais n’est il pas trop tard cette fois ci. et sera t on là pour le voir!

    1. Je crois que vous avez raison.
      Les gouvernants politiciens ne sont que des marionnettes et les vrais décideurs s’en amusent comme de nous.
      Par contre, je ne désespère pas complètement. Si le chaos est inévitable, il peut aussi être l’occasion d’une nouvelle reconfiguration des relations. Cf la devise alchimique : « solve et coagula », soit : dissoudre toutes les structures anciennes, recristalliser selon un schéma neuf…
      Nous sommes encore à l’état de chenille, arrive le moment de la lyse, je veux espérer l’envol futur d’un beau papillon. Evidemment, l’étape intermédiaire ne peut être que douloureuse, mais comme je n’y peux rien changer, je m’efforce de m’y préparer, de m’en accommoder, et tant pis si je ne survis pas à l’opération. Mais je souhaite que mes enfants participent à la suite de l’histoire.

      1. Cf la devise alchimique : « solve et coagula », soit : dissoudre toutes les structures anciennes, recristalliser selon un schéma neuf…

        Tout à fait, d’ailleurs aussi, tiens comme dans le YI-Kin, peut-être parce que ces deux philosophies (alchimie et Yi-Kin) sont dialectiques.

        Voir: Ki Tsi (automne): La mutation après la réalisation qui précède Wei Tsi (printemps), Mutation avant la réalisation…
        Ces Chinois, tout de même….

      2. @Pierre les chenilles sortent au printemps ?
        @Martine-Bxl merci pour cette vidéo ,quel moment de fraicheur !

      3. Martine,

        on ne pouvait rien poster de plus…. Quel Homme merveilleux……!

        Merci mille fois. Et encore mille fois.

    2. J’y vois une forme de revanche de la part des tenants du consensus de Washington. La révolution ultra-libérale à échoué en Amérique latine dont les pays se sont ‘libérés’ de sa logique mortifère. En perte de vitesse depuis lors, les adeptes de M. Friedman voient probablement dans la crise actuelle une formidable opportunité de remise en selle. Ils n’ont pas provoqué la crise de la dette mais entendent certainement l’aggraver suffisamment pour en récolter ensuite les bénéfices, sur le modèle de ce qui est arrivé à l’occasion de la crise asiatique de 97-98.

      1. dans un style plus pétri, la citation de Francis Blanche qu’a reprise Eva Joly

        Pour changer le monde,
        il vaut mieux penser le changement
        que changer le pansement

  9. discours Merkozy….et le CAC se prend 50 points recta!
    C’est pitoyable! ils vont faire des propositions…remises à plus tard! il va faire un grand discours à Toulon, le 1/12, du genre du précédent, vous savez, « les paradis fiscaux, la finance folle, c’est terminé! » on a vu le résultat: non seulement ça spécule de plus belle, mais en plus il va falloir renflouer les zozos aux frais des salariés, retraités, etc etc. Leur seul programme: l’austérité sans fin pour les fauchés et l’impunité pour les profiteurs; et en plus on va modifier les traités – sans demander l’avis de ceux qu’ils gouvernent, bien entendu.
    juqu’à ce que ça casse, et fort!

    1. Film remarquable.
      Cliquez sur CC pour avoir le sous-titrage dans la langue désirée.
      Organisez des projections publiques avec débat.

  10. lu sur boursier .com

    24/11/2011 à 16h05

    par Ben Deighton et Jean-Baptiste Vey

    BRUXELLES/PARIS (Reuters) – Dexia a recours pour se refinancer à des liquidités d’urgence fournies par des banques centrales, en attendant d’obtenir des garanties publiques qui lui permettront de revenir sur les marchés financiers, a-t-on appris jeudi d’une source bancaire.

    Cette source a indiqué que Dexia, contrainte au démantèlement en raison de la crise de la dette au sein de la zone euro, utilisait la fourniture de liquidités d’urgence (ELA) de la Banque nationale belge et d’autres « banques centrales nationales en France, en Espagne, en Italie », où le groupe possède des filiales.

    « Aujourd’hui, certains investisseurs ne souhaitent plus renouveler leurs prêt à court terme à Dexia », explique Jean-Pierre Lambert, analyste chez KBW. « La banque va du coup trouver les liquidités dont elle a besoin auprès des banques centrales. »

    « Il s’agit d’une situation temporaire, car Dexia va pouvoir émettre avec la garanties des Etats une fois le système approuvé, et pourra alors rembourser les banques centrales. »

    D’autres analystes estiment que le fait que Dexia ait recours aux liquidités de banques centrales nationales de l’Eurosystème prouve que sa situation avait encore empiré.

    « Le guichet d’urgence de la BCE (…) est très cher, donc cela montre que la situation de liquidité est très grave », dit un analyste, qui a requis l’anonymat.

    « A un moment donné, on se trouve à court d’actifs non plombés à présenter à la BCE, et la seule manière de se financer, c’est via l’ELA, ce qui n’est évidemment pas bon signe », a-t-il ajouté.

    Dexia et les banques centrales belge et française ont refusé de commenter ces informations. Une source au sein de la Banque d’Italie a indiqué que Dexia n’avait pas eu accès auprès d’elle à de telles facilités

    1. Donc ça pue grave pour les 17 % de la CDC et les 5,7% de L’Etat français : conclusion : TOUS AUX ABRIS : Soldez vos Livrets A, et votre compte courant, et achetez des lingots !

      Yann.

      1. DES lingots ? A plus de 40 000 euros l’unité ? Il en faut DES livrets A. Mieux vaut acheter des naps 😉

      2. à Yannix et Orgent,
        Vous avez tous les deux raisons, à la revente vous cotiserez 20% au profit des caisses de l’Etat!

    2. d….a devrait déjà être fermé depuis longtemps, pour ceux qui aime sur public senat il y a des diffusions des commissions parlementaires avec Pierre Richard.

      La belgique s’est passé de gouvernement, elle peut se passer de système bancaire.

  11. Jeudi 24 novembre 2011 :

    « Trois mois maximum avant la fin de la zone euro » selon Olivier Sarkozy, banquier à New York.

    A propos d’Olivier Sarkozy, le demi frère du Président, et l’un des dirigeants de Carlyle (l’un des plus gros fonds d’investissement du monde) qui, cité par la chaine américaine CNBC, déclare aujourd’hui que la zone euro est à moins de trois mois de son effondrement, selon le chef de la recherche économique chez Axa : « les marchés évaluent le risque d’éclatement de la zone euro entre 50 et 60 % ».

    http://fr.news.yahoo.com/3-mois-maximum-avant-fin-zone-euro-selon-182239932.html

  12. J’avais eu vent qu’il devait y avoir un événement côté US dès hier, à savoir si et comment les démocrates et républicains pouvaient s’entendre et trouver dans les 15000 milliards de dollars pour éviter de se retrouver en première ligne des « crises de dettes »…? Cela devait, il me semble, passer devant les pb européens, très largement, mais ces derniers font écran ou bien? Je n’en ai vu nulle trace en consutlant quelques sites d’infos, ni sur le blog.. Quelqu’un d’indulgent, pourrait-il me dire ce qu’il en est? (je n’ai pas tout suivi ces derniers jours, j’ai peut-être raté une explication)

    1. Ah, vous aussi ?

      Un tout petit article ici et un autre

      En anglais, un petit dossier spécial de Natixis, où l’on apprend que…

      The failure will trigger automatic spending cuts of $1.2 trillion over a 10-year period beginning in 2013. (…) Among other things, (Obama) promised to veto any attempt by Congress to repeal or amend the automatic spending cuts without the offsetting measures.

      Moody’s et S & P n’ont pas eu l’air de prendre ça au tragique. Dagong digère ou fait la sieste. Et moi, je vais prendre une douche.

      Voilà. Une broutille.

  13. BCE : L’Allemagne joue avec le feu.
    Mais l’Allemagne n’entend pas que la BCE déroge à cette mission obsolète et destructrice. L’Allemagne, oui, joue avec le feu.

    Cette vision purement idéologique de l’économie risque d’être lourde de conséquences, car la catastrophe qui s’annonce, avec l’appauvrissement des Etats et des peuples, entrainera aussi des replis nationalistes aux conséquences que l’on ne mesure pas.

    http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_bce-l-allemagne-joue-avec-le-feu-hugues-le-paige?id=7130023&chroniqueurId=5037693

  14. La révision des traités ? Ils ont été signés par les Vingt sept , pourquoi ceux qui ont eu la sagesse de ne pas adopter l’euro s’obligeraient-ils à de nouvelles contraintes? Pourquoi la Suède accepterait-elle de perdre sa souveraineté budgétaire ?
    Je crains que la Merkozy dise un peu n’importe quoi et le suppose que la révision des traités se fera sans le consentement des peuples?

  15. Ça tangue, ça roule, l’anémomètre s’emballe, à la passerelle les pilotes ont perdu leur certitudes.
    Tout semble allé de mal en pis, les machines ralentissent, les instruments du bord n’indiquent plus rien de crédible.
    C’est alors qu’entre les pilotes qui n’ont jamais été aussi peu d’accord, une idée enfin, s’impose et les réunit.
    Cette idée est de mettre les passagers de seconde, de troisième et de quatrième classe à l’eau, munie ou non de brassière, en les attachant tous ensemble par un long cordage, de sorte qu’ils soutiennent le navire qui semble maintenant sombrer dans les eaux noires.
    Un essai a été tenté dans ce sens avec quelques uns des passager, un peu clandestin parait-il, des méditerranéens habiles marin, pour autant ce ne fut pas concluant.
    Certes, nous disent ils de la passerelle, mais cela était du à leur trop faible nombre et plus certainement encore à leur manque de conviction.
    Aussi allez-vous les rejoindre.
    Ils en va de votre intérêt nous explique-t-on, la tempête ne saurait durée indéfiniment aussi regagneraient-vous le bord dès qu’elle sera apaisée.
    Comprenez que pour rejoindre le bord, encore faut-il qu’il existe encore.
    Des cris s’élève dans le sifflement des bourrasques,
    – Mais, et les canots de sauvetages ? Ils sont vides.
    La réponse à peine audible parvient, en partie couverte par le bruit des éléments déchainés.
    – Pas pour tout le monde !

  16. « Elles souhaitent également que soit revu l’exigence de valorisation des obligations souveraines au prix du marché… car celle-ci accroît leur vulnérabilité (c’est le monde à l’envers). »

    Mais bien sur! Le Mark to Market est suicidaire! Aux USA ça n’existe plus depuis 2009.
    Je vous dit que la BCE c’est la cabane des Marx Brothers….

    « Les marchés ont pourtant clairement signifié qu’ils ne croient pas à ses chances de succès, ayant observé ses résultats là où elle est appliquée. »

    Voui! A moindre d’etre atteint de mongolisme inférieur, et de construire la BCE au centre de la gare de Montpellier, chère à Salavator Dali, chacun a observé qu’aprés la piquouse de L’Europe et du FMI; la Grece va de plus en plus mal!
    Cristina Kirschner morte de rire….Keynes se retourne dans sa tombe.

      1. Eh oui. A la gare comme à la gare….
        C’est pas grave. Mais c’est vrai qu’à moult petits détails, bien des « économistes » nous montrent parfois leurs faiblesses en tant qu’historien.
        Cela dit je suis plutôt d’accord avec ce que dit Isarn. Sauf le détail de la gare….

      2. @Nemo,
        et oh, tu confonds pas un peu tout là? Dis donc plutôt:
        « La ville ne fut pas prise, MAIS [= Perpignan (et, tant qu’on y est, c’est plutôt de SalvaDor qu’il s’agit, citant Millet)] l’espoir l’avait presque quittée [= périphrase faussement pudique pour dire deux tranquilles obscénités d’écolier] »

  17. Dépêche AFP, jeudi 24 novembre 2011, 16h03.

    Sommet Merkel-Sarkozy-Monti: Chevènement dénonce une dérive « disciplinaire »

    Jean-Pierre Chevènement, candidat à la présidentielle française, a dénoncé jeudi dans le sommet Allemagne-France-Italie à Strasbourg la manifestation que l’Europe entrait dans un « espace disciplinaire ».

    Le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le nouveau chef du gouvernement italien Mario Monti
    « vont aborder la question du fédéralisme budgétaire purement coercitif, avec :

    plafond de ressources,
    plancher de recettes,
    avertissements,
    amendes,
    traduction devant la cour de justice »,

    a dit M. Chevènement à la presse lors d’une visite à Toulouse.

    « Personnellement, je combattrai cette conception d’un fédéralisme qui n’a rien de redistributeur, qui est un fédéralisme qui débouche sur un espace disciplinaire », a-t-il ajouté.

    M. Monti n’est en fait qu’un « gouverneur » que « M. Sarkozy et Mme Merkel se proposaient même d’aller installer », a dit M. Chevènement.

    « Nous entrons dans un espace disciplinaire (..) où notre budget est fait à Bruxelles », a-t-il dit, en posant la question:

    « Qu’est-ce que c’est qu’une démocratie où le Parlement ne vote plus le budget? »

    ——————————————————————————————————————————————————————

    Les uns tiennent les victimes pendant que les autres s’apprêtent à les dévaliser

  18. Votre introduction, M Leclerc, est digne d’un jésuite.

    Soit les marchés
    – ont peur que l’Allemagne soit affaiblie par sa solidarité avec l’Euro => et ils sanctionnent l’Allemagne
    – ne veulent pas de cette solidarité => et ils sanctionnent l’Allemagne derechef

    Cela revient exactement au même, non ?
    Je dirait même que cette peur de la solidarité entraine naturellement que les marchés n’en veulent pas,

    Sinon, quelle autre interprétation possible ?
    En voici une : la rémunération proposée dans l’émission est franchement trop faible.
    On trouve mieux ailleurs.
    Les marchés ont donc donné un message : montez vos taux et nous prendrons.
    Quel égoïsme !! doit se dire Angela aujourd’hui.

    Et maintenant, quel égoïsme choisir ? Celui de Sarkozy ou celui des marchés ?

  19. Comme il avait été indiqué dans un billet, il y a quelques jours, notre Optimiste a disparu…

    Pourtant, sa vision rassurante du retour à la croissance me manque 🙁

    Ce non-sommet (il faudrait réaliser un best of, tellement ces rencontres européennes ont pu résonner dans le vide depuis ces dernières années…) a confirmé que l’Allemagne ne changerait pas sa ligne politique d’un iota. Peut-on parler de jusque-boutisme allemand?

    Cela étant dit, nous avons la chance de pouvoir encore patienter jusqu’au 9 décembre, avec la montée crescendo de l’intensité dramatique et émotionnelle du discours de nos dirigeants (devenu traditionnel): « Ce sommet est fondamental pour la survie de l’euro! » « Nous ne partirons pas de cette réunion sans avoir trouvé un accord concret. » « L’avenir de l’Europe se joue ici et maintenant. » « Un échec signifierait le retour aux heures les plus sombres de notre Histoire »…….

    1. N’empêche qu’il n’était pas très loin avec son CAC40 à 3400 points. Le CAC les frôlait durant la dernière semaine d’octobre (3368 points).

      Mais il sous-estimait grandement la volatilité du marché. Et un marché volatile tend inexorablement vers sa chute. C’est un peu comme un état bipolaire jusqu’à ce que l’effondrement arrive. Ou encore un bâtiment que vous soumettez à des secousses de plus en plus intenses. En deux mots, un système instable.

      Paradoxalement, cette instabilité a été recherchée, c’est ce qui a attisé la spéculation tout en mettant la finance sous les feux des projecteurs. Si la bourse ça avait l’évolution annuelle du livret A en valeur absolue, elle ne constituerait pas un gros danger et ne susciterait aucun intérêt.

      Il est quand même étrange que l’ingénierie financière est la seule ingénierie qui n’a pas dans les cahiers de charge des produits qu’elle vend un impératif de stabilité, même peu prononcé. C’est la rapacité avant toute chose.

      Dans les années 80, les gouvernements occidentaux ont recherché à tout prix à maîtriser l’inflation des prix de biens et services et par conséquent celle des salaires. Mais on épargna à l’époque l’immobilier et la bourse, qui sont des placements pour riches, et qui devaient donc être préservés.

      Une idée pour « le monde de demain » serait de maîtriser l’inflation immobilière et boursière. C’est une idée qui a une parenté avec celles développées dans ce blog.

  20. Démystifions l’Allemagne

    L’économie allemande est souvent louée sans réserve, en France, en Europe. Il nous semble pourtant que certaines vertus invoquées du modèle relèvent parfois de raccourcis faciles, sinon du mythe :

    – Rigueur budgétaire : 40% de la dette publique est comptabilisée dans des fonds spéciaux, entités juridiques aux besoins de financement peu transparents, qui ont autorisé un certain maquillage des déficits publics en 2009 et 2010. De surcroît, le budget 2012 relâche délibérément le frein à l’endettement pour augmenter les transferts sociaux (0,2 pt de PIB).

    – Compétitivité-coût : la TVA sociale de 2007 a plus servi à rembourser la dette qu’à faire baisser les charges sociales. La baisse des coûts du travail hors salaire provient moins de celle des cotisations que de l’abandon pur et simple du modèle social allemand avec le développement de contrats de travail précaire cautionnés par l’Etat.

    – Succès à l’exportation : les parts de marché que l’Allemagne a gagnées ces dix dernières années dans l’UE proviennent en majorité d’activités de transit, notamment portuaire, qui ont rapidement grossi depuis la mondialisation des chaînes de production. La baisse des coûts salariaux ne joue ici qu’un rôle marginal.

    – Aptitude à réformer : les profondes réformes de 2003-2007 ont été menées en réponse au vieillissement de la population, plus rapide qu’ailleurs, alors que la stratégie axée sur le développement des nouvelles technologies s’avérait être un échec. Rappelons qu’en 2004 encore les marchés jouaient avec l’idée d’une perte du AAA allemand.

    Le vrai succès de l’Allemagne est d’avoir su se réinventer en moins de dix ans. La source d’inspiration est là. Sa stratégie quant à elle était idoine et ne peut être simplement dupliquée.

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=61107

    1. J’avais aussi noté cette analyse :
      « Pour être parfaitement cynique, les Etats-Unis ont tout intérêt à faire douter de la survie de l’Eurozone pour capter le montant d’épargne mondiale nécessaire au refinancement de leur dette colossale… tout en s’arrangeant pour maintenir l’euro le plus haut possible (via des achats massifs de Bunds) afin de plomber le commerce extérieur du Vieux Continent. Cette stratégie commence à s’avérer payante puisque la production industrielle a chuté au mois d’octobre en France et en Allemagne. »
      http://la-chronique-agora.com/survalorisation-euro-pose-probleme/
      Or si seuls 3,6 milliards d’euros d’une émission de 6 milliards d’euros à dix ans du Bund ont pu être placés c’est que l’achat massif de Bunds a cessé. Dans ce cas l’euro devrait baisser et le Spread devrait se réduire… montrant que la « solidité » de l’économie Allemande était un peu surfaite et artificielle.

      1. Si les US (au bord de la ruine) arrivent encore à capter quoi que ce soit des liquidités voyageuses, je veux bien manger mon chapeau. D’un autre côté, il y aura toujours des gens pour croire au Père Noël j’ai peut-être parlé un peu vite.

  21. Belgique update Crise : des mesures pour assurer la continuité de l’État

    Le Conseil des ministres restreint a décidé jeudi d’une série de mesures budgétaires visant à assurer la continuité de l’État en 2012. Le Conseil des ministres se réunira lundi à 9 heures pour approuver les douzièmes provisoires, une taxation sur les banques, sur l’énergie et l’industrie pharmaceutique, sur base de ce qui a été entrepris en 2011. Insistant sur le fait que le gouvernement sortant entendait veiller à prendre des mesures au nom de l’intérêt général et de l’avenir du pays, M. Leterme a souligné qu’au nom de la démocratie, il importait de laisser aux négociateurs chargés de la formation du nouveau gouvernement « l’espace maximal » nécessaire à la confection du budget 2012.

    http://www.lesoir.be/actualite/le_fil_info/2011-11-24/crise-des-mesures-pour-assurer-la-continuite-de-l-etat-879224.php

    Cuba : les particuliers vont découvrir le crédit bancaire(les malheureux s’ils savaient).

    Après l’ouverture des marchés des véhicules et des logements, les Cubains vont avoir accès au crédit bancaire, avec la publication jeudi d’un décret permettant à des catégories encore limitées de particuliers d’emprunter de l’argent à leur banque. À partir du 20 décembre les travailleurs indépendants, les agriculteurs privés et tout cubain qui veut réparer ou construire son logement pourra aller demander de l’argent à sa banque. C’est une petite révolution dans un pays très peu bancarisé.

  22. Paul nous avait déjà parlé des « faux » experts et des experts « véritables ».
    Voici que Krugman nous dit qu’il y de « vrais  » technocrates, utiles et fiables, mais que les personnes qui dirigent la BCE et l’Union Européennes sont des « idéologues et [des] berceurs d’illusions – des romantiques cruels et ennuyeux – qui prétendent être des technocrates » , que « ceux qui forcent l’Europe et les Etats-Unis à adopter des mesures d’austérité – ne sont pas des technocrates. Ce sont plutôt des romantiques profondément irréalistes. »
    Les mots sont importants, comme disent ceux-ci..

  23. Un peu hors sujet (mais seulement juste un petit peu…)

    Les institutions européennes sont constituées d’un invraisemblable empilement d’instances (à 17 et/ou à 27) qui, quoi qu’on en pense par ailleurs, ne peut pas fonctionner.

    Inscrire la politique à suivre dans des traités qui servent en même temps de constitution empêche d’adapter cette politique aux circonstances. La tentative de coup d’état Merkel-Sarkozy n’a débouché sur rien puisqu’ils ne sont pas d’accord et ça ne marchera pas mieux à trois maintenant que Monti s’en mêle.

    Indépendamment des très graves et très urgents problèmes économiques et financiers restant sans solution, il y a en plus un extraordinaire problème d’incapacité des institutions européennes à faire face aux difficultés que rencontre inévitablement les états qui constituent ce regroupement (difficultés qu’ils n’ont plus la liberté de résoudre eux-mêmes par les moyens de leur choix.)

    Pour essayer de réaliser l’absurdité des institutions en question (et en ignorant l’Otan qui est indépendant des institutions Européennes mais interfère fortement avec tout ce qui relève des armées) ont peut imaginer que l’Etat Fédéral US (qui a déjà beaucoup de mal à fonctionner tel qu’il est) ne puisse prendre de décision importante qu’avec l’accord unanime des gouverneurs des états qui le constituent, que ces gouverneurs aient à tenir compte de leur propres assemblées élues, que leurs cours constitutionnelles puissent chacune bloquer ces décisions et, last but not least, que out changement dans les règles de gestion suivies par la Réserve Fédérale dépendent de la décision unanime des dits états.

    Est-ce que mon exemple est exagéré ou est-ce qu’à partir d’un certain niveau d’absurdité il vaut mieux regarder ailleurs et parler d’autre chose?

      1. Super d’avoir des gens aussi bien nourris et entretenus,

        Ayant un tel souci désintéressé des lois et de l’intégrité de la chose publique.

        Hmm ces gens là pensent bien d’abord à leur place à travers leur si vaine position,

        Si seulement c’était pour en reverser un petit dizième aux plus oubliés et affligés.

        Tu parles tout est vraiment corrompu dans ce monde de vendus.

        A Noël ils mangeront de la Dinde et des marrons chauds,

        Mais vous n’y serez même pas conviés c’est la disette,

        Copinages pour les uns sacrifices pour les autres,

        L’Europe un beau rêve de paix qui part en fumée,

        Remarque je n’y ai jamais trop cru à la technocratie,

        Allez donc faire le bien des peuples avec de telles primes,

        Peut-être bien en fait les gens les plus intéressés des peuples,

        Ne pouvant plus par conséquent être en mesure d’inspirer confiance,

      2. La vidéo est ancienne. On en a déjà parlé sur ce blog. Le journaliste n’est pas sérieux. Prière de s’abstenir.

      3. @ Edith
        Un buzz faisandé fait son retour sur le Net
        « La vidéo de Youtube intitulée « €€€ !!! Must buzz. Enorme scandale à Strasbourg » fait florès sur le Net avec 129 090 vues comptabilisées ce jeudi après-midi. Oui mais voilà, ce reportage date de 2008 et n’a pas ressurgi par hasard. C’est le « Daily Telegraph », quotidien britannique tout sauf europhile qui l’a sorti des limbes le 20 octobre dernier pour illustrer un dossier sur ce que coûte l’Europe. La vidéo a ensuite été sous-titrée en français pour connaître le succès que l’on sait.

        http://www.lalibre.be/societe/zappingvideo/article/700833/un-buzz-faisande-fait-son-retour-sur-le-net.html

      4. Les vidéos anciennes ont souvent quelque chose à nous montrer, surtout lorsque les gens ont souvent bien tendance à vouloir les choses. Oui on en parle plus trop de ces choses là, moi je trouve même que j’en ai pas encore suffisamment parler à mon prochain. Le journaliste est sérieux lorsqu’il me parle d’abord des méfaits des banquiers pour les bureaucrates et technocrates de Bruxelles ont verra bien ça après.

        Mes priorités que je préfère continuellement entendre aux gens et qui en réalité n’en apporte pas plus de justice et d’une meilleure intégrité des lois.

        Prière alors de reprendre tous en choeur:  » Faut voir ce qu’on lit sur le moment « 

      5. @ Beotienne

        L’article précise cependant que l’on ne peut nier cette réalité :

        « Une très large majorité d’entre eux n’entrent pas dans cette pratique
        dont on ne peut cependant nier la réalité. »

        le mieux étant de prendre connaissance de ce rapport cité dans un article précédant :

        « Une vidéo qui revient au centre de l’actualité alors que le Daily Telegraph annonce, cette semaine que des fonctionnaires du Parlement européen auraient largement abusé de leur position, le journal britannique citant

        « un rapport couvrant trois années [2007, 2008, 2009], [qui] a identifié le cas de fonctionnaires [du Parlement européen, non élus] qui recevaient le double de leur salaire ou bénéficiaient d’allocations auxquelles ils n’avaient pas droit ».

        http://www.lalibre.be/societe/insolite/article/696000/scandale-quand-les-parlementaires-europeens-abusent-du-systeme.html

      6. Sur le fond cette vidéo est du niveau de:

        « une assemblée de députés ça coûte très cher, mettons un ou deux banquiers à la place »

      7. @Béotienne

        Vous n’avez peut-être pas tout à fait tort. Mais rien n’empêche de réexaminer les salaires perçus à l’aune du volume de travail fourni.
        PS: Ne vous inquiétez pas pour les banquiers, ils sont là depuis longtemps.

      8. Bravo Edith. Je vois que la gaulliste gauloise lambda fait dorénavant dans le recyclage tardif d’ordure rosbeef périmées. S’rait ravi le grand Charles du niveau de profondeur atteint par ses lointaines descendantes… pour sûr.

      9. Et pendant ce temps-là, on oublie de tourner les regards vers ceux qui fraudent le fisc ou les organismes collecteurs des cotisations sociales, sans compter toux ceux qui se « gavent » sur le dos des salariés à coup de délocalisations ou plans sociaux. C’est vrai que des dizaines de milliards d’euros, voire des centaines ou des milliers au niveau européen, à côté des 284 euros des quelques eurodéputés qui profitent du système, c’est peanuts !
        Stratégie du buisson qui veut cacher la forêt.

      10. Dans cette vidéo, rien n’est truqué, ce sont bien des députés dans leur cadre habituel qui sont filmés.

        Alors je me demande pourquoi ce dédain quand ce ne sont pas les cris d’orfraie du redresseur de tort de service.

        Je ne suis que dans le droit fil de ce qu’écrivait Paul Jorion dans un précédent billet.

        Y aurait-il donc pour certains, les bons et les mauvais profiteurs ? :

        Comment réagissaient les gens avant que le stade de l’écœurement ne soit atteint ?

        Certains commentateurs ici et ailleurs depuis quatre ans nous en offrent d’excellentes illustrations

        1) la conviction qu’il y a certainement moyen de s’en sortir à titre individuel (voire même de faire un peu d’argent ?) : « Monsieur Jorion – entre nous – dois-je acheter de l’or, pour protéger mes – ô combien modestes ! – économies ? » ;

        2) la conviction que cela ne me concerne pas moi directement : « Quand ils sont venus chercher les communistes, comme je n’étais pas communiste, je n’ai rien dit… Paul Jorion»

      11. Ma chère Edith, j’ai peur que Jorion ne perde pas de temps à vous exprimer son opinion sur votre interprétation de son texte. Quel dommage.
        Mon avis importe peu, mais je ne pense pas que les parlementaires quels qu’ils soient puissent être classés d’office dans sa première catégorie de convaincus en phase de pré-écoeurement, mais il me semble à l’inverse que l’on pourrait, sans tasser beaucoup (en fait pas du tout), vous faire entrer dans son casier n°2, celui des convaincus du contraire, quitte à mettre « parlementaires » ou « fonctionnaires européens » en lieu et place de « communistes »… Dites moi que je me trompe, je vous croirai – peut-être.

      12. Vigneron, vous avez besoin de faire entrer les choses dans des cases … d’accord, on pourrait faire entrer ces quelques parlementaires dans la 1ere à savoir :

        la conviction qu’il y a certainement moyen de s’en sortir à titre individuel (voire même de faire un peu d’argent ?)

        peu importe (contrairement à ce que vous pensez) qu’il s’agisse d’écœurés ou non, c’est la forme de pensée, le comportement qui supplante le reste.
        C’est ce que j’ai retenu de cette partie du billet de PJ, en omettant volontiers de coller une étiquette sur tel ou tel, considérant volontairement que les personnes dont il parlait n’étaient là que pour servir d’exemple à un état d’esprit totalement déplorable.

        Le même cheminement m’a amenée à poster cette vidéo, relevant toujours du même état d’esprit.

        Si je tombe sur une vidéo montrant un petit malin qui fait en sorte de se glisser aux premières places dans une queue dont il est le dernier, je la posterai aussi.

        Rassurez vous, avec la campagne présidentielle, nous aurons un grand choix d’exemples tant sur les personnes que sur les partis que sur les entreprises que sur le vulgus pecum etc.

        Bon après si vous ne pouvez fonctionner qu’en collant des étiquettes sur les gens, surtout ne vous gênez pas, au contraire ça me fait plaisir, si ça vous permet de mieux comprendre …

      13. @ Edith
        Vous avez demandé le lien, je vous l’ai donné.
        Mais n’oubliez pas qu’il y a au total 736 députés européens.
        C’est le rôle de la presse de dénoncer les abus, cependant nombre de bons apôtres qui s’offusquent traficotent et resquillent lorsqu’ils en ont l’occasion. Le travail au noir dans le cadre domestique ne dérange pas grand monde.

      14. En dehors de l’aspect affectif immédiat , qui va polarisé un comportement offusqué ou anticonspi a la vue de ce reportage sur des « représentant » qui se pissent sur la robe de confiance ….il faut aussi voir que , tout comme la non proximité des « épargnants » de fond de pension leur permet de ne pas épargner , mais d’achever des chevaux a l’autre bout de la planète , c’est cette « distance » qui est ici , aussi en cause . La morale n’est effective que pour son « prochain » et inversement proportionnelle a la distance de l’individu au centre de gravité du groupe ….
        Encore une fois la démo irréfutable de l’echec programmé du centralisme .

  24. J’ai une question et j’espère que quelqu’un va pouvoir y répondre. Merkel et Sarkozy à défaut de vouloir faire marcher les planches à billets de la BCE, veulent modifier les traités Européens, mais ils veulent modifier quoi dans ses traités et ça va servir à quoi de le faire au final a part gagner de nouveau du temps ?

    1. Avec la modification des traités le couple franco-allemand a en ligne de mire l’institutionnalisation de l’Eurogroupe. En soit, il s’agit de donner une cohérence à une gouvernance de la zone euro.

      Ensuite, il faut voir le contenu exact des modifications du Traité de Lisbonne, mais le but est de donner plus de poids à un pays comme l’Allemagne. En gros, la voix de l’Allemagne est supérieure à celle de la Slovénie.

      L’opération vise également à discipliner tous les budgets de la zone. La rigueur comme modèle économique en définitive mais qui revient à se couper le bras, puis la jambe… puisque l’Allemagne laisse la BCE attachée sur sa chaise.

    2. C’est pourtant simple.
      Sarkozy veut la solidarité européenne et surtout allemande pour être réélu sans aliéner son autonomie personnelle de décision et tout en contrôlant les dérapages éventuels des politiques de ses partenaires un peu moins adaptées.
      Merkel veut le pouvoir et le contrôle dans sa zone d’intérêt économique sans obérer ses capacités à emprunter et donc sans fournir de garanties à ses clients tout en cachant la poussière sous les tapis.
      Aucun autre dirigeant au plan national ou européen n’a de pouvoir de décision autonome.
      Chacun comprend que le fédéralisme est inéluctable dans la zone Euro mais personne n’est prêt, pour des raisons électorales et de prestige personnel, à faire les pas nécessaires.
      Résultat : l’Europe se fait et se fera mais de plus en plus affaiblie.
      Une seule décision est raisonnable : l’annonce d’un super Etat fédéral, autour de l’Allemagne et de la France ouvert à ceux qui acceptent la convergence, dans un délai maximal de 5 ans.

  25. Un très bon papier d’Alternatives Economiques

    Que peut faire l’Allemagne ?

    Guillaume Duval
    Article Web – 23 novembre 2011

    Les Allemands ont du mal à se départir d’une approche moraliste de la rigueur budgétaire. Mais, explique Guillaume Duval dans sa chronique pour Radio Nova, ils doivent comprendre que leur rigueur n’est que la face cachée de l’endettement de leurs voisins. Si tout le monde l’adopte, c’est la récession…

    L’avenir de la zone euro dépend largement des décisions des dirigeants allemands. Mais pour l’instant, ils refusent d’utiliser les moyens dont ils disposent…

    En effet. Mais avant d’y revenir, il faut bien comprendre la difficulté réelle dans laquelle se trouvent les dirigeants allemands. L’Allemagne s’est soumise durant toutes les années 2000 à une austérité d’une ampleur qu’on peine à imaginer. Et aujourd’hui il faudrait que l’Allemagne soutienne les pays qui pendant ce temps avaient joué les cigales. C’est évidemment très difficile à avaler pour la plupart des Allemands…

    C’est pour ça qu’ils considèrent que les cigales doivent se serrer la ceinture très fort avant de prétendre à une aide…

    Oui. Mais cette approche moraliste – compréhensible – nous mène dans le mur. En effet, l’austérité que les Allemands se sont imposé n’a pas eu de conséquences plus graves pour l’Allemagne elle-même et pour l’Europe, uniquement parce que, dans le même temps, Grecs, Irlandais, Espagnols et Portugais s’endettaient à tout va – essentiellement de façon privée d’ailleurs – pour acheter des produits allemands. Si tout le monde fait maintenant comme les Allemands, l’Europe va tomber en récession. Et loin de régler la crise de la dette, cela l’aggravera. Le cercle vicieux grec va faire tâche d’huile, raison pour laquelle la panique touche d’ailleurs maintenant l’Italie, l’Espagne et même la France…

    Peut-être mais cette cure d’austérité a quand même fait du bien à l’Allemagne, non ?

    J’en doute. Elle a certes permis à l’Allemagne de gagner en compétitivité-coût. Beaucoup plus d’ailleurs vis-à-vis de la France ou de l’Italie que de la Chine. Mais ses succès industriels reposent surtout sur des racines plus profondes : une industrie mieux considérée dans la société, des PME plus grandes et mieux financées… L’austérité des années 2000 a au contraire sapé plusieurs fondements des succès allemands, et à moyen terme, ses effets seront négatifs.

    Où est le problème ?

    Les inégalités et la pauvreté ont explosé en Allemagne, sapant la cohésion sociale qui était jusque là un de ses principaux atouts. De plus elle s’est traduite par un coup d’arrêt des investissements publics : ils sont depuis dix ans les plus faibles de tous les pays développés. Tandis que le refus d’augmenter les dépenses publiques freine la mise en place de crèches, d’écoles ouvertes toute la journée… Cela aggrave le déséquilibre démographique qui menace les succès allemands. Le « modèle allemand » on en reparlera dans dix ans si vous le voulez bien…

    OK, les Allemands devraient donc accepter de payer pour les Grecs sans leur demander de se serrer la ceinture…

    Non, ce n’est pas l’essentiel de ce que peut faire l’Allemagne pour aider la zone euro. Ce qu’il faudrait surtout c’est que l’Allemagne se remette à entretenir ses routes et ses bâtiments publics, qu’elle dépense de l’argent pour des crèches et des écoles, qu’elle institue un salaire minimum pour sortir de la misère les 2,5 millions de personnes qui travaillent pour l’instant pour moins de 5 euros de l’heure… Le paradoxe c’est que ce que peuvent faire de plus utile les Allemands pour sauver l’euro c’est de se faire enfin un peu de bien à eux-mêmes. C’est le seul moyen en particulier que les pays en crise parviennent à redresser leur compétitivité vis-à-vis du reste de la zone euro sans devoir subir une récession mortelle pour l’Europe… Mais c’est visiblement très compliqué à admettre en Allemagne même…

    1. Je ne comprends pas, car quand j’ai des convives au repas, je leur donne une part de tarte égale pour chacun et pour moi même … Quelle sont ses méthodes de brigands qui consistent à tout entasser pour soi-même en dépouillant ses semblables ??

      1. @ Xian
        Je crois que vous faites mieux.
        Les parts ne sont jamais égales,
        et vous ne prenez pas la meilleure.

        Mais vous parlez là d’une humanité
        que la marchandisation capitaliste tente de tuer.

        Heureusement, la renaissance est possible.

  26. Dans le meilleur des cas, le lent processus en cours va donc se poursuivre, associant mesures de rigueur budgétaire et détérioration accrue de la situation sociale. Seule promesse possible de gouvernements dépassés par l’implosion qu’ils constatent mais se repliant sur de désastreuses solutions qu’ils croient éprouvées.

    Il va falloir quand même que cela s’arrête avant que les estomacs soient vides et que les gens ne grelottent, car à ca moment, il n’y aura plus de loi et ce sont les estomacs vides qui guideront les bras armés pour être remplis et rechauffer les propriétaires !!

    N’oublions pas que la situation appelée « crise » est une conséquence des agissements de certains !!

  27. Jeudi 24 novembre 2011 :

    Aujourd’hui, le mini-sommet Merkel-Sarkozy-Monti n’a pas du tout rassuré les investisseurs internationaux : pour six Etats européens, les taux des obligations à 10 ans sont au-dessus de 5,7 %.

    Les deux Etats les plus en danger sont la Belgique et l’Italie : leurs taux explosent.

    Belgique : 5,737 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBGB10YR:IND

    Espagne : 6,627 %.

    Italie : 7,107 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

    Irlande : 8,207 %.
    Portugal : 12,211 %.
    Grèce : 29,875 %.

  28. @François Leclerc,

    « Soit que les marchés craignaient que l’Allemagne soit entraînée dans une solidarité financière accrue au sein de la zone euro, soit qu’ils entendaient au contraire s’opposer ainsi à cette perspective, en donnant un avant-goût de ce qui allait se passer. »

    Je trouve toujours un peu étrange et d’autant plus curieux venant de vous François de prêter ainsi des intentions aux « marchés ». Que chaque atome agisse selon ce qu’il estime être son intérêt tout en essayant d’anticiper pour aller dans le sens ou contre le comportement des autres atomes, ça oui ! Par ailleurs, les « marchés » sont en roue libre depuis longtemps déjà – s’il en a jamais été autrement – et ne savent pas ce qu’ils font au delà du rebord de la falaise, c’est mon sentiment que je pensais partager avec vous. Voire même, selon certains, les marchés financiers n’obéissent finalement à rien d’autre que le hasard total, je n’irai pas jusque là.

    Je suis un peu surpris, 🙂 mais ce ne doit être qu’une petite facilité que vous vous êtes accordée là ! Je me trompe ?

    1. C’est une facilité de langage, que j’ai oublié d’écrire en italiques, qui signifie les investisseurs. Un ensemble qui n’est bien entendu pas homogène. Mais de grâce, oubliez le hasard dans cette affaire et retenez l’intérêt – tels qu’ils le comprennent – pour en comprendre les motivations.

      1. L’animalosité serait plus appropriée.
        J’aime faire du clonage requin-crabe.
        Sam distrait.

        Le loup aussi est une bête qui est utile dans le sens où elle ne tue que les plus faibles ou malades.

      2. Ne pourrait-on pas dire que les marchés se défient tout simplement de plus en plus de l’Europe, dont l’Allemagne fait partie ?
        Beaucoup croient par exemple qu’une annonce de monétisation (avec fixation d’un taux maximal pour les obligations souveraines dont la BCE ne tolérerait pas le dépassement) suffirait à calmer le jeu. Je ne suis pas économiste, mais je n’y crois guère. Je crains que la BCE ne soit conduite alors à tout monétiser . Je ne sais pas ce que les auteurs de ce blog en pensent…

      3. Yvan,

        Le loup aussi est une bête qui est utile

        dans la Nature la notion d’utilité ne m’a jamais paru très pertinente

        utile dans le sens où elle ne tue que les plus faibles ou malades.

        quelquefois elle me fait peur

  29. L’Europe va donc devoir absorber plusieurs décennies de croissance dopée à la dette publique et privée et visiblement la BCE ne jouera pas la partition de la fuite en avant pratiquée par la FED, niet ! A court terme on ne sait pas si ça va passer mais à moyen terme, si on est toujours là, c’est mieux.
    Cette politique sous entend une diminution de notre production due à un désendettement qui va durer un bon moment, avec du chômage, une baisse des prestations sociales et une pression fiscale plus importante. De toute façon, on produit trop.
    Ceci dit la BCE continuera à intervenir sur le marché secondaire, au rythme imposé par l’Allemagne, bien sur. Finalement l’année 2011 aura été globalement une année où notre dette aura été renégociée dans d’excellente condition, peut être même la meilleure année.
    L’Allemagne a les cartes en main pour faire pression pour une modification des traités et elle ne s’en prive pas. La seule inconnue reste l’attitude des marchés vis à vis de la dette allemande, voudront-ils raccourcir les échéances ? Notons quand même que le 10 ans anglais est passé sous le 10 ans allemand, comme quoi, les marchés n’ont honte de rien…
    Une seule certitude : le « dur » est plus devant que derrière, il va falloir se serrer la ceinture…

  30. un projet musclé de révision des Traités européens

    Bah, pourquoi? Il n’était pas si bien que ça celui de 2007, que les hollandais, français, irlandais ont refusé? Pourtant les élus actuellement en place nous ont dit et répété sur tous les tons qu’il était très bien et même mieux que ça, non? D’ailleurs c’est eux seuls qui l’ont voté.
    Et maintenant ils ne l’aiment plus?
    Ce ne sont pas les traités qu’il faut changer, ce sont les dirigeants qui les ont adoptés. Et pas pour mettre à la place ceux qui étaient dans l’opposition mais le voulaient quand même hein.

    En fait de traité « pour l’europe » c’était surtout un cheval de troie pour introduire le fascisme financier, que le prochain traité va couler dans le béton.

  31. « Je ne pense pas que le 9 décembre accouchera de quoi que ce soit de concret et il va y avoir un nouveau cycle de profonde déception sur les marchés financiers », commente, exaspéré, l’un des responsables européens chargés de proposer des solutions à la crise.
    « La situation n’est pas bonne, et clairement c’est un euphémisme. Si rien n’est fait le 9 décembre, alors je pense qu’on parle de quelques semaines seulement avant que les choses ne commencent à devenir vraiment très graves – Noël est probablement un bon pari pour la débâcle. »

    Extrait d’un article des Echos.

    Bon je file faire ma lettre au papa Noel, pour commander un nouveau monde !

  32. Je ne veux plus entendre parler des problèmes des jeunes, du chômage des jeunes etc, car c’est la catégorie envoyée au front pour éviter d’avoir à dire que toute la population souffre ! et jamais on ne parle des 45 ans !

    Toute la population et pas une catégorie, les jeunes sont en bonne santé et ont une vie d’espoir devant eux, les 45 ans n’ont pas ce temps c’est autrement plus grave. On parle des jeunes uniquement pour ne pas dire « voyous », les jeunes c’est dangereux par définition, en fait cela fait partie de la panoplie de la peur du gouvernement, en rappelant à chacun qu’il n’est pas jeune et donc pas prioritaire, et qu’il n’a qu’a se taire, et en plus que l’âge, c’est pas beau.

    Dans cette même mise en scène de la peur, il y a d’autres figurants : l’arabe, l’étranger, etc, tout ceci destiné à faire naitre ou renforcer l’idée que hors de la protection du gouvernement point de salut : l’autre est toujours un voyou, jeune ou étranger ou escroc aux allocations ou … ce qui fait la rubrique des faits divers. Il faut voir un peu que tout est utilisé pour tuer le social, tuer l’envie de s’associer et de maintenir les gens dans l’idée que l’autre étranger, c’est à quoi sert le racisme, est hostile ! Le racisme est directement liée tacitement à la conclusion délicatement suggérée que seul le gouvernement vous sauvera, de la horde barbare qui envahie les rues. Les jeunes sont un avatar du même, inattaquable.

    Ah j’avais jamais compris  » Elle leur cache tout la vie, dans le bruit d’eux-même ils n’entendent rien.  » Dans le bruit de la vie propre de chacun, de sa vie individuelle, on n’entend plus la vie générale…. Voilà Céline.

    Le chômage des jeunes, ou le chômage déjeune ? Je peux plus entendre cette parole goebellienne je veux qu’on parle d’autre chose et qu’on oublie surtout les jeunes ! On devrait même leur interdire le vote avant 23 ans.

    Toute cette mascarade participe d’une instillation douce, à dose homéopathique, de la peur dans l’âme de chacun, parce que l’amour leur fait peur, et la peur justifie le recours au chef, et évite que les gens ne s’assemblent, c’est tout ! Ils ne règnent que par la peur ! Transforment toute la société en crypto-paranoiaques. Et malgré tout on rencontre encore des gens normaux, et sympathiques.

  33. Salut les riches.
    Pardon, Riches.
    Noblesse oblige.

    Il est extrêmement rare que je fasse appel à d’autres pour sauver une entreprise alors que je peux le faire moi-même. Preuve, ce blog. Mais, dans ce cas, je pense que l’esprit qui anime le blog peut comprendre ce qui se passe.
    Constatez :
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/11/24/la-tribune-va-demander-son-placement-en-redressement-judiciaire_1609060_3236.html

    Récemment, je révélai que la Tribune acceptait des commentaires sortant largement du modèle libéral car les miens sont évidemment beaucoup plus à gauche.

    Pourquoi sauver ce journal..??
    Hé bien tout « simplement » car il est BEAUCOUP plus impartial que son concurrent direct.
    Ce qui, nous pouvons facilement l’imaginer, le coule.

    Il en va de la liberté d’expression malgré un rejet compréhensible de la presse économique en temps de crise.

      1. Le « bon choix » a été de se faire payer une bagnole de « fonction » à 56 000 Euros pour « assoir sa notoriété ».
        C’est dans l’air du temps, tu me diras, de vivre sur le compte des salariés.

      2. @ Julien
        Ne savais pas, car je suis ignorant sur le dossier.
        Je pensais à vrai dire à la gestion sur mode coopératif,
        sans la laisse d’un capitaliste et des annonceurs,
        sous contôle d’une rédaction motivée par le journalisme indépendant,
        et engagée pour la démocratie.

    1. Yvan, si j’avais « de quoi » j’adhère sur le champ…Mais bon, no comment…
      Cependant, j’ai vécu dans ma vie professionnelle le sauvetage d’un studio à Paris dont je ne citerai pas le nom…Ses employés, au prorata de leurs possibilités ont tous souscrit au sauvetage de leur « boite » et à ce jour, elle existe toujours…A proposer aux personnes concernées de toute urgence !

    2. @Yvan

      Voiture à 56000€, elle se mouche pas avec la manche. Tu me diras, elle pouvait pas prendre une Clio…Actionnaire à 80% du canard, elle a un rang à tenir. De toute façon, c’est ça ou la liberté de la presse, autant dire les bolchéviks qui vont débouler avec leurs articles entre les dents pour nationaliser nos poules et nos canards…

  34. En tout cas, cette tension sur le Bund me parait être une excellente nouvelle, qu’elle ait été prévisible ou non – elle l’était la preuve à relire François Leclerc et Paul Jorion.

    C’est même troublant de constater parfois que les marchés semblent aller dans l’intérêt de ceux qui veulent les mettre au pas ainsi que les gouvernements qui les soutiennent !
    Les « marchés » s’ils avaient un dessein, serait-il d’oeuvrer à leur propre mort ?
    Rendons grâce au Dieu Marché mes frères, peut-être qu »il » nous aime finalement nous qui « le » détestons !!!!

    Telle n’est pas la réalité, le Dieu marché n’existe pas.

  35. Monsieur Leclerc.
    Je dois vous dire que vous ne voyez qu’un bout de la lorgnette en écrivant ceci :
    « Les marchés ont pourtant clairement signifié qu’ils ne croient pas à ses chances de succès, ayant observé ses résultats là où elle est appliquée. Paradoxalement, ce sont eux qui appellent à la raison des autorités européennes, ne croyant plus qu’à une intervention de la BCE pour étouffer le feu. Sans doute même son annonce ne suffirait-elle pas, vu le contexte, et il faudrait que celle-ci passe à l’acte. »
    Monétiser crée l’inflation. Nous le savons tous.
    Et là, les riches gueulent car leur capital fond.
    Et les pauvres meurent car ils ne peuvent plus bouffer.

    Ainsi, les « zinvestisseurs », en ne croyant plus au Ponzi général, vendent la corde…
    Il faut retrouver la « confiance » … dans les argentiers psychologues.

    1. @Yvan

      Et si on organise le défaut en même temps, l’inflation elle galope ? La banque centrale qui crée de la monnaie pour la puissance publique, c’est un outil indispensable pour restructurer le secteur financier. Alors bien entendu, ceux qui sont aux manettes ne veulent pas en entendre parler. Mais c’est bien pour cela qu’il faut en parler…

  36. Hors sujet.
    Depuis 2007, on en a vu passer des chiffres. Y a des gens qui tentent comme ils peuvent d’aider à se représenter comment on passe d’1$ à la douzaine de pommes, au millier de $, et hop hop, le million, le milliard et les « trillions » (10^12) : https://www.xkcd.com/980
    Au passage, xkcd est un dessinateur à l’humour détonnant.

  37. Il faut également prendre en considération les effets de la mondialisation économique.
    L’un des rares pays européens qui profitent pleinement de ce phénomène c’est l’Allemagne, mais on sait pas pendant combien de temps. Il y a des risques objectifs en Chine qui, jusqu’à présent, ont été contenus par un régime autoritaire, par un gouvernement qui contrôle et dirige tout.
    Les investisseurs voyent bien que la croissance ne sera pas au rendez-vous en Europe, elle se fera dans la région du Pacifique, à l’exclusion peut-être du Japon. D’ailleurs, de nombreux européens planquent en ce moment leurs liquidités à Singapur, entre autres.
    L’Allemagne et France sont dans une situation très inconfortable, ces deux pays doivent prouver qu’ils ne seront pas affectée par le mal des « pays du sud ».

    1. Il suffit que l’Europe décrète, du jour au lendemain, que l’euro n’a plus cours, sans echange possible.
      Qu’il est remplacé par l’eurô de même valeur (avec d’autres couleurs) et que les revenus et patrimoines antérieurs restent les mêmes jusqu’à 3000 eurôs max.
      Tout ce qui a été ecrêté remplit les caisses sociales !!

    2. Vous n’avez pas encore compris, vous : Les seuls pays qui s’en sortiront se trouvent sur mars, et sur la lune. Les « risques » en Chine ne sont pas de ceux qui peuvent être « contenus ».

      Enfin, vous avez vu que la production en Chine ralentit ? comment pouvez-vous écrire que la croissance se fera en Asie ?

      1. Liszt…
        « ……se trouvent sur Mars ». Alors c’est la fin du Monde??
        Vos objections manquent de substance.

  38. Quand j’étais petit les taux d’intérêts étaient à 12%,
    Les salaires augmentaient tous les ans,
    Et on rêvait d’une inflation à 5% par an,

    alors y a pas de quoi s’en faire vraiment,
    L’argent c’est pas si important.
    Et l’année prochaine, on aura un nouveau président.

  39. … mais la modification du traité ne se fait pas à trois tout de même !
    Il va falloir que 27 pays y participent ?
    Que va faire la Grande Bretagne ?

  40. Au moins en Belgique, il semble qu’il y a encore une volonté d’encore vouloir protéger les citoyens contre les marchés.
    http://www.rtbf.be/info/economie/detail_crise-economique-yves-leterme-appelle-l-epargnant-belge-a-l-aide?id=7128223

    => oui on peut soutenir directement à nos gouvernements contre la spéculation et les aider à protéger notre épargne : moi je fais plus confiance à mon gouvernement démocratiquement élu qu’à Goldman Sachs

    Appel au financement direct de l’Etat par l’épargne belge : souscription bons d’Etat belges en direct auprès de la BNB : http://www.nbb.be/pub/01_00_00_00_00/01_01_00_00_00/01_01_09_00_00/01_01_09_02_00.htm?l=fr&t=ho
    Qu’en pensez-vous ? moi je trouve ça pas si mal.

    En France, il faut que les « amis », les intermédiaires, se sucrent au passage : http://www.aft.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_OAT-AFT_WEB_nouveau.pdf : cf page 15 du document.

    1. Oui idem en Italy en ce moment. C’est un sujet important qui devrait venir bientôt sur le devant de la scène en France.

  41. Superéchec des négociations du « Supercomité » US sur une partie des économies budgétaires à venir (source Natixis, référence + haut) :

    Les démocrates avaient finalement cédé du terrain sur la question des programmes sociaux Medicare et Medicaid mais pas suffisamment pour amener les Républicains à revoir leur position sur la hausse des taxes.

    Il est urgent de comprendre POURQUOI, dans toutes les négociations de ce type (aux, USA, en Europe et en Belgique), c’est systématiquement le camp favorable aux « programmes sociaux » qui accepte de céder du terrain quand l’autre camp peut se permettre de trancher avec intransigeance sans bouger d’un iota.

    La stratégie du fair-play est-elle encore tenable ?

    1. @ Un Belge :
      « Au sein de l’hôpital, la situation des médecins est particulière : le rachat de leur CET est particulièrement cher, 300 euros bruts par journée. A elles seules, les RTT des 41 000 médecins représentent la moitié des heures accumulées par les 411 000 salariés des hôpitaux. Le coût pour l’Etat de cette monétisation s’élèverait ainsi à quelque 600 millions d’euros »

      http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/11/24/les-rtt-un-dossier-en-souffrance-pour-les-personnels-des-hopitaux_1608916_3224.html

      « Selon le quotidien belge De Tijd, l’absence d’accord définitif et de feu vert de Bruxelles se traduit pour la banque par un besoin urgent de liquidités d’environ 30 à 40 milliards d’euros. »

      http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201761767096-dexia-se-refinance-a-prix-d-or-faute-de-garanties-publiques-253782.php

      Juste un problème de pouvoir des marchés sur les citoyens qui travaillent : un defaut sur 600 millions d’ euros de salaires est preferable, a un defaut sur 40 milliards de créances pourries. Si un médecin refuse de faire son travail, parce qu’ il ne reçoit pas le salaire promis pour ce travail, il commet un acte immoral et est immédiatement réquisitionné dans ces circonstances de pénurie.
      Si un créancier refuse de prêter , ce qu’ il fait n’ est pas considéré comme immoral et on ne le réquisitionne pas, on oblige l’ autre à travailler gratuitement pour le payer plus.
      Les machins ont plus de droits que les citoyens, même sur le plan amoral de l’ économie libérale, espace « pacifié » dans lequel ils devraient être égaux, si j’ ai bien compris l’ analyse de l’ économie libérale par Michéa.
      On va pas pouvoir tenir longtemps ce mode de règlement , que l’ on travaille ou pas.

      1. @ Tigue

        « A bout de bras », « en bout de course », « au bout du rouleau »…
        Impeccable démonstration par un angle que j’ignorais. Grand merci.

    2. « Un belge », toujours fin observateur, un peu distant et souvent plein d’humour comme tout Belge qui se respecte, commence à se mettre vraiment en colère,
      Put…, ça va ch..

      au Belge,
      Si tu fais une manif internationale, ou quoi que ce soit, je t’accompagne avec plaisir, mon frère, tu fournirais la bière et je prendrais quelques bouteilles au « vigneron » du coin. 🙂

      1. @ hema

        Finement observé… 🙂
        Si jamais je rejoins un jour une manif, c’est promis, on picole et on pique-nique !
        J’amène aussi les speculoos…

      2. @PYD
        Une manif ? en Belgique ?, avec de la bière et du vin ?
        faudra pas oublier d’inviter Lau
        On est déjà 4 en te comptant, toi + Lau

    3. C’est simple en général les impôts sont payés par les pauvres, donc en tant de crise c’est aux pauvres d’être solidaires et de contribuer davantage.

      Où est le problème ?

  42. « Deux ennemis, c’est un même homme divisé »

    « Devant une tombe, les mots : jeu, imposture, plaisanterie, rêve, s’imposent. Impossible de penser qu’exister soit un phénomène sérieux. Certitude d’une tricherie au départ, à la base. On devrait marquer au fronton des cimetières : « Rien n’est tragique. Tout est irréel. »

    http://www.oeuvresouvertes.net/IMG/pdf/Cioran-De-l-inconvenient-d-etre-ne-Syllogismes-de-l-amertume-textes-integraux.pdf

    Y a-t-il un titre auquel vous soyez attaché en particulier ?
    — Sans aucun doute De l’inconvénient d’être né. J’adhère à chaque mot de ce livre qu’on peut ouvrir à n’importe quelle page et qu’il n’est pas nécessaire de lire en entier.
    Je suis aussi attaché aux Syllogismes de l’amertume pour la simple raison que toute le monde en a dit du mal. On a prétendu que je m’étais compromis en écrivant ce livre. Au moment de sa parution, seul Jean Rostand a vu juste :  » Ce livre ne sera pas compris  » a-t-il dit.
    Mais je tiens tout particulièrement aux sept dernières pages de La chute dans le temps qui représentent ce que j’ai écrit de plus sérieux. Elles m’ont beaucoup coûté et ont été généralement incomprises. On a peu parlé de ce livre bien qu’il soit à mon sens, le plus personnel et que j’y ai exprimé ce qui me tenait le plus à cœur. Y a-t-il plus grand drame en effet que de tomber du temps ? Peu de mes lecteurs hélas ont remarqué cet aspect essentiel de ma pensée.
    Ces trois livres auraient certainement suffi et je n’hésite pas à redire que j’ai trop écrit.

    (Entretiens avec Sylvie Jaudeau, éd. José Corti, 1990)

    1. Merci pour ces deux textes que je ne connaissais pas. Cioran passe pour moi du statut de pessimiste radical à celui de grand pessimiste radical.

  43. Messieurs Leclerc et Jorion,

    Vous n’avez pas du entendre que l’Allemagne a utilisé sa banque centrale nationale pour racheter 40% de son émission de dette ce mercredi ! Autant dire qu’elle s’est assis sur les traités déjà signés et ce faisant a totalement invalidé la règle qui disait que les banques centrales nationales soient aux ordres de la banque centrale européenne !

    Alors, c’est bientôt Noël et tout arrive : Les Etats peuvent donc se financer directement au près de leur banque centrale nationale sans en référer à Francfort et à 0% d’intérêts s’ils le souhaitent.

    Champagne !

    Yann.

    PS: http://www.youtube.com/watch?v=PsI6TJX688U

    1. Yann
      si c’est vraiment le cas, et qu’on y ajoute la manip tendant à faire baisser le montant de la dette allemande au regard des autres pays européens, il n’y aura plus de doute :

      ceux des politiques des autres pays qui accepteront les conditions allemandes feront partie intégrante des adeptes de cette politique.

      Additionnons à cela le protectionnisme Allemand et nous aurons tout ce qui est interdit par l’europe :

      http://www.challenges.fr/entreprise/20111123.CHA7339/bruxelles-veut-obliger-l-allemagne-a-cesser-de-proteger-volkswagen.html

      Quand arrêterons nous d’accepter d’être pris pour des billes ?

      Les gouvernements des pays européens servent les intérêts des actionnaires des entreprises, au détriment des populations
      Monsieur « lesmarchés » sert les intérêts des financiers au détriment des populations.

      Voilà pourquoi nous n’entendons pas de grands cris sortant de la bouche des grandes entreprises devant la récession, elles seront servies
      en avantage en nature :

      -> le low cost salarial
      -> l’inexistence des impôts
      -> l’absence de règlementation des états tant pour sauvegarder l’intérêt des salariés que pour empêcher les « petits arrangements » entre amis.

    2. a totalement invalidé la règle

      C’est justement la règle qui permet aux marchés d’exiger de plus en plus à l’Europe et d’imposer un cadre politique, quand le jeu devient trop dangereux on déroge. C’est un combat où les adversaires n’hésitent pas à utiliser les coups les plus vicieux pour nous pièger sans être sanctionnés car l’arbitre n’est plus, alors il faut la jouer aussi « combat de rue » pour ne pas nous retrouver KO technique et nous faire massacrer.

    3. @Yannix,

      Puisque aucun de nos spécialistes parait avoir noté votre question, je vais m’essayer à y répondre. Je me suis interrogé comme vous.

      Je pense qu’il ne faut pas confondre la BCE avec les banques centrales des pays. Ce qui est interdit à la BCE par les traités – la BCE est seule à avoir le droit d’émettre de la monnaie – ne l’est pas nécessairement à ses actionnaires les banques centrales nationales.
      Par contre j’ignorais que la fameuse Buba bénéficiait d’un droit qui a été retiré à la Banque de France depuis la loi scélérate de 1973. Mais cela a-t-il vraiment un sens de toute façon si l’on considère le fait que la Bundesbank ne peut plus battre monnaire non plus.

      Voilà, cela vaut ce que ça vaut et si je ne m’abuse à prendre avec des pincettes.

    4. c’est très bien ainsi, après tout c’est sa dette on comprend qu’elle n’est pas envie de la prêter aux autres

  44. Selon les observations de Dmitri Orlov, l’effondrement d’un empire comprends 5 stades:
    * Stade 1 : L’effondrement financier
    * Stade 2 : L’effondrement commercial
    * Stade 3 : L’effondrement politique
    * Stade 4 : L’effondrement social
    * Stade 5 : L’effondrement culturel

    Le 1 est déjà acté et il me semble qu’on observe en ce moment une belle avancée du 3. A quand la venue des 2, 4 et 5 ?

      1. Tant que vous n ‘aurez pas la deuxième moitié (féminine) de votre vision du monde, il est logique d’en arriver là. Tocqueville n’était qu’un bonhomme réfléchissant avec la moitié de son cerveau.. de plus.

  45. Question innocente d’un béotien, sous forme d’un scénario fiction, l’auteur ayant fumé la moquette de bon matin:
     » Décembre 2011, la crise de l’euro s’intensifie, sous fond de bisbilles franco allemandes et tandem Merkozy face aux autres pays européens rechignant à remettre au pot pour les euro bonds, quant à la monétisation par la BCE, c’est Nein!, les forces centrifuges l’emportent….
    Dans leur grande sagesse, nos élites censées nous gouverner ( tout est sous contrôle, passez de bonnes fêtes ) respectent la trêve des confiseurs, mais une fois les lampions éteints, et juste avant les soldes, l’EUROGUEDDON se déclenche un beau week end:
    – Phase 1: les pays de la zone euro sortent tous simultanément de l’Euro, la conversion s’établissant provisoirement à 1/1 avec la nouvelle monnaie nationale ( du Drachme au Mark en passant par la Lire, le Franc, etc…)
    Phase 2: laissant agir la main invisible, mais oh combien perspicace des marchés, les cotations des nouvelles monnaies reflètent le consensus sur l’état de santé des différents émetteurs: le Mark vaut 1.3 par rapport à l’ euro ( que personne ne pleure, du moins chez les débiteurs ), la drachme 0.50, le Franc 0.8, la lire 0.7, etc…..
    Phase 3: grande réunion entre états créanciers et institutions débitrices avec au menu: où vous acceptez gentiment un air cut de tant, ou bien vous actionnez vos fichus CDS, à vous de choisir….sachant qu’à partir d’une certaine somme ce sont les débiteurs qui tiennent les créanciers par les roubignolles…résultat des courses: Grèce – 80 %, Italie -40 France, -30 %, etc etc etc. De plus, les remboursements des créances se font sur la base 1/1, et pas 0.5 en ce qui concerne par exemple la Drachme, évidemment…pour une fois, les états peuvent dire à la finance  » on vous fait des propositions que vous ne pourrez pas refuser… »
    Phase 4 : graaaaande loi d’amnistie fiscale afin de favoriser le rapatriement des sous planqués dans les paradis fiscaux frappés d’embargo ( plus rien ne rentre, plus rien ne sort ) et emprunt ‘forcé’ pour les nationaux qui ont de la braise au delà d’un certain montant ….nationalisation des banques ne pouvant tenir le choc, séparation entre activités de banques de dépôt et de banques d’investissement…..
    Phase 5: hyperinflation ? ben pas tant que ça vu que des baisses de prix compensent des hausses, le système met 6 mois à se stabiliser, l’économie repart…mais différemment: relocalisations, financements non spéculatifs, politique de l’emploi, TVA différenciée..impôts revus dans le sens de la proportionnalité et de la progressivité. »

    Ca vous parle ?

    PS: Dammed, pris de vitesse par Attali ( à quelques minutes près, semble t’il: http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/attali-est-ce-que-l-euro-existera-toujours-a-noel-6843414.html

    1. oui, ça me parle. Sauf que je ne vois pas ceci arriver aussi gentiment, il y aura de la résistance, les banques vendront cher leur peau. Je vois ça arriver quand un pays en aura vraiment marre, décidera de renoncer à rembourses sa dette, et par effet domino tous les CDS s’écroulent, et ensuite ce scénario.

      Je parierais de plus-en-plus sur la Hongrie pour ce pays. J’y lis les commentaires des lecteurs, et c’est passionnant. Là-bas, les gens ont compris, le gouvernement aussi, visiblement les agences de notation aussi, ce n’est qu’une question de temps. Soit ils jouent la montre en attendant que quelqu’un d’autre fasse le 1-er pas, soit ils ne vont pas tarder à le faire.

    2. Pousse un peu plus loin, comme en Argentine, après le krak de 2001. Rétablissement des droits de doua(censuré par le FMI). Et ça marche! Chantage: on vous rembourse 40°/° de la dette , ou bien banqueroute nationale, réponse des banquiers: ok, c’est mieux que rien. Il faut dire que les cochons avaient bien profité de la grande braderie organisée par leur marionnette Menem.Privatisations à outrance pour trois pesos six sous.
      Je pense toujours à ce pays, car j’y suis allé peu de temps après le krak, et j’ai vu ce que donne un tsunami financier. Ce n’est pas beau. Le problème, ici, en Europe, c’est que la plus part de nos concitoyens refusent totalement ne serait-ce que d’envisager que ce puisse être notre tour.

  46. Vendredi 25 novembre 2011 :

    Les taux d’emprunt de l’Italie se sont envolés vendredi à des niveaux records lors d’une émission obligataire, mais le pays a réussi à lever comme prévu 10 milliards d’euros grâce à une demande qui reste soutenue, a annoncé la Banque d’Italie.

    Les taux d’intérêt des obligations à six mois ont bondi à 6,504%, contre 3,535% lors de la dernière opération similaire le 26 octobre 2011.

    Les taux à deux ans se sont envolés à 7,814%, contre 4,628% lors de la précédente émission, des niveaux jugés insoutenables sur la durée pour la péninsule qui croule sous une dette colossale de 1.900 milliards d’euros (environ 120% de son PIB).

    http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Dette_les_taux_s_envolent_mais_l_Italie_reussit_a_lever_10_mds_EUR251120111111.asp

  47. Sinon, pour ceux qui veulent quitter l’Euro, ils peuvent aller en Hongrie :
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20111125trib000666727/moody-s-a-degrade-la-note-de-la-hongrie.html
    Et dans un article précédent :
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20111107trib000662190/la-hongrie-prise-en-tenaille-entre-la-grece-le-franc-suisse-et-son-gouvernement.html
    « Seul signe positif: le ministre de l’Economie, Györgi Matolcsy, a finalement renoncé à imposer unilatéralement aux banques une taxe supplémentaire et a annoncé que le gouvernement allait désormais « coopérer » avec les institutions financières et les consulter préalablement à toute décision. »

    Voilà…

    1. « la Hongrie est sous le coup d’une procédure pour déficit excessif depuis son entrée dans l’Union européenne en 2004, ce qui est unique parmi les 27 Etats-membres. »

      mais pas la France, curieux hein ? En fait, la Hongrie est sous le coup d’une procédure pour déficit excessif depuis que le gouvernement Hongrois a décidé de taxer les banques. Et de nationaliser les fonds de pension privés introduits par le gouvernement précédent … « socialiste »

      nuance.

      1. Faire venir au Fémi essayer la nouvelle ligne de prêt-à-porter automne hiver 2011-2012 les petits européens qui trouvent pus de sous ?

        Haute couture, garde ligne souple de fer et sens d’atlante exacerberisé ?

        Une fenêtre obligataire ? Nous sommes tellement obligés, veuillez oblitérer votre ticket, hé, hé !

        Peau veau retourné et monolight ?

      2. Zolko, vous vous moquez de nous là, j’espère…
        Déficit de la Hongrie en 2006 quand les socialistes et Giurczany alliés au Parti Libéral arrivent au pouvoir : 10,1%.. Et ça ne faisait qu’augmenter tous les ans, en 2002 on en était déjà à 6,6%. Il me semble bien qu’elle etait là la raison de la procédure européenne et pas ailleurs. Ils prétendaient pas entrer dans la zone euro en 2009/2010 ? Et puis le pouvoir socialiste-libéral a engagé une politique de rigueur (hausse des impôts, diminution des prestations, diminution du nombre de fonctionnaires, privatisations, etc), même qu’il parait que l’ambiance était un peu électrique à Budapest et ailleurs cette année là… Et oui ça nous a fait un beau déficit ramené à 3,1% en 2007… et cette raclure de bidet d’Orban « que d’la gueule » qui prend le pouvoir, cata économique aidant. Point.

  48. qu’est ce que je disais! : http://www.lefigaro.fr/marches/2011/11/25/04003-20111125ARTFIG00493-les-francais-diraient-oui-a-un-grand-emprunt-national.php
    sinon, on pourrait se lancer dans la version Giscard, indexé sur l’or, un grand succès pour les finances publiques à l’époque.
    PS: message personnel à Henri Guaino qui se colle le discours de Toulon du 1/12: Riton, arrête de nous bassiner avec les industries en déclin, le nucléaire, l’automobile, etc…parle nous d’abord de l’emploi, parce que c’est ça que les français attendent, de comment en recréer et aussi comment faire de la croissance qui ne soit pas vorace en énergie mais créatrice d’emplois…le reste suivra!
    commence comme ça: « mes chers concitoyens, n’ayons pas peur, entrons dans l’espérance, ce que nous devons redouter c’est de ne pas oser, car ne pas oser rend les choses encore plus difficiles, etc etc etc « 

  49. ce serait l’agence de la dette allemande qui a racheté le surplus d’obligations. chose qu’elle fait à chaque fois que les obligations sont mises en vente, et non pas la bund. alphaville/financial times en parle sur son blog. cette opération est courante. ce qui l’est moins est son montant. ils le font pour se garder une reserve avec laquelle ils vont jouer sur le marché secondaire et soulager les taux de la dette quand ils sont trop tendus. le texte en anglais:

    http://ftalphaville.ft.com/blog/2011/11/24/761871/bund-auction-reaction-the-liquidity-case/

    avez-vous vu le saut que les taux belges ont fait: 5.88 sur 10ans. 1.3% en 15 jours. la belgique rejoint le peloton de tête formé par l’italie et l’espagne.

    1. La course d’échalas à l’échéance allote la corde ferme ?

      Désespérés, les monstres liquides en perdaient la liberté de l’identité, milliard après taux, écart après rencard..cernés de hâves pêcheurs desséchés de rage. Le paradis était trop petit pour leurs gigantesques moyens.

    2. @Mr J,

      Je ne vois pas bien en quoi le fait pour l’agence du trésor allemande de posséder en réserve des bons allemands peut aider à jouer à la baisse les tx allemands en cas de besoin. (en acheter oui ! mais pas en vendre !)
      Ca, il faut qu’on m’explique !

      1. trouvé sur un blog de the economist:
        « The Finanzagentur issued only 3.9bln cash. They gave 3.9bln bunds to the market and kept 2.1bln bonds on their books. In the future they can sell this retention amount into the secondary market, raising cash. You may have read that the Bundesbank bought the unfilled part of the auction; this is not correct. The Bundesbank is not financing Germany; it just operates as an agency for Finanzagentur. It is worth repeating that Finanzagentur always retains part of the bonds, so this part of the process is normal. Today the retention was larger than usual. This is probably due to low liquidity across market, lower incentive to place certain minimum size bids by dealers, and richness of bunds in general. »

        la source: http://www.economist.com/blogs/freeexchange/2011/11/german-bunds

        le reste étant sur alphaville…dont j’ai mis le lien aussi. certes c’est en anglais, mais c’est visiblement une pratique courante. on garde une partie des emissions pour faire du benef dessus sur le marché secondaire.

  50. Vendredi 25 novembre 2011 :

    Londres se prépare à la fin de la zone euro, mais les « plans » sont flous.

    Les autorités britanniques évoquent désormais ouvertement des « plans » pour faire face à un démantèlement de la zone euro, demandant en particulier aux banques de s’organiser en conséquence, mais les mesures envisagées restent à ce stade particulièrement floues.

    Un responsable de l’Autorité des services financiers (FSA), le superviseur des marchés britanniques, a relancé les spéculations en affirmant jeudi que les banques du pays avaient été priées de se tenir prêtes à affronter tous les scénarios, y compris les « pires ».

    « Nous ne pouvons pas ignorer l’éventualité d’une sortie désordonnée de certains pays de la zone euro », a expliqué Andrew Bailey lors d’une conférence à Londres.

    Le ministre des Finances George Osborne avait été le premier à dire, début novembre, que Londres « préparait des plans » en cas d’éclatement de la monnaie unique.

    « Ici, hors de l’euro, il faut nous préparer à toutes les éventualités et c’est exactement ce que nous faisons », avait renchéri un peu plus tard devant des hommes d’affaires le Premier ministre David Cameron, sans donner lui non plus le moindre détail.

    http://www.romandie.com/news/n/CRISELondres_se_prepare_a_la_fin_de_la_zone_euro_mais_les_plans_sont_flous251120111511.asp

    1. J’ai une petite question:
      Si demain une nouvelle banque est crée, qui se contente du coeur de métier traditionnel de banquier, voire de simple « coffre fort », cette dernière sera ipso facto une « good bank » non?
      Je suppose que les capitaux afflueraient des clients des autres banques. Ou bien les transactions inévitables avec les banques concurrentes, à la solvabilité douteuse, mettraient-elles de facto les avoirs de ladite banque en danger?

      Puisque nous sommes nombreux sur ce blog, je suis sûr que nous pourrions faire ça très bien, le cas échéant. Non?

  51. Vendredi 25 novembre 2011 :

    Belgique : taux des obligations à 10 ans : 5,863 %. Record historique battu.

    Espagne : taux des obligations à 10 ans : 6,699 %. Record historique battu.

    Italie : taux des obligations à 10 ans : 7,261 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 12,643 %.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 29,872 %.

  52. Bis répétita, allez va moi je commence à spéculer sur la prochaine en Chine !!!

    La crise russe
    Dossier : « La Russie ne relève pas de la raison »

    Par Isabelle BAUDELOCQUE
    Le 01/06/1999

    Il n’est pas aisé de déterminer l’origine de la crise financière, d’autant plus que les différents économistes et spécialistes de la région divergent plus ou moins sur ce point, les uns affirmant qu’elle est essentiellement d’origine politique, les autres soulignant plutôt la dégradation de la situation de l’économie réelle ou les activités spéculatives des banques. Sans doute est-ce tout cela à la fois, les causes étant multiples et complexes.La crise financière s’expliquerait tout d’abord par la crise des finances publiques.

    Il convient, afin de comprendre l’engrenage du déficit public, de remonter à l’année 1995 : face au taux d’inflation élevé, le gouvernement russe décide de financer sa dette publique non plus par l’émission de monnaie (c’est ce que l’on appelle vulgairement la « planche à billet »), mais par l’emprunt. Malgré le risque d’une hausse du montant des impayés (au fisc, aux fournisseurs, aux salariés), ainsi que d’une multiplication des formes d’échanges non monétaires, des bons du Trésor, les GKO et les OFZ, sont émis avec des taux d’intérêt annuels de 70 %. Le taux d’inflation chute alors de 18 à 3%, mais en 1996, l’Etat s’avère incapable de payer ses fournisseurs, de rémunérer ses fonctionnaires et ses retraités.

    A l’approche de l’échéance présidentielle, le gouvernement multiplie les remises fiscales et repousse à plus tard les faillites bancaires et industrielles. Parallèlement, les acteurs économiques continuent de spéculer sur le marché lucratif des GKO, si bien que leur rendement tombe à 20%. Les nouveaux capitaux ne servent alors plus qu’à payer les intérêts et à rembourser les premiers spéculateurs. En 1997, l’exécution du budget « fait apparaître un déficit équivalant à 6,1% du PIB. Le déficit total des dépenses publiques (y compris Etat Central) atteint, la même année, 7,3% du PIB ».[1]Ce déficit public, bien que non excessif, est rendu préoccupant tout d’abord par la faiblesse des recettes fiscales : toutes les réformes proposées pour augmenter le niveau des recettes sont rejetées par le parlement, que domine l’opposition au président Eltsine. Ensuite, l’épargne intérieure rendait la Russie tributaire de l’extérieur pour assurer l’équilibre de son budget.

    D’autant plus que la crise asiatique, qui survient à l’automne 1997, entraîne une première augmentation des taux d’intérêt et porte un premier coup au système financier russe. C’est par le vecteur du marché des titres que les effets de la crise financière asiatique affectent les banques russes. Selon une étude de Natalia Lapina sur le secteur bancaire russe[2], au cours des mois de novembre et décembre, le retrait du marché russe de grands investisseurs non-résidents provoque une forte hausse des rendements des titres souverains en roubles. Cette première défiance des investisseurs étrangers envers les marchés émergents, dont fait partie la Russie, est renforcée par toute une série d’événements. Tout d’abord la démission de V. Tchernomyrdine du poste de Premier ministre, fin mars. Puis la mise sous administration provisoire de la Tokobank en mai. Enfin, l’annonce du report de la privatisation de Rosneft (la dernière grande compagnie pétrolière publique) qui aurait permis d’assainir un peu la situation des finances publiques.

    Aussitôt, les investisseurs étrangers vendent massivement leurs titres, ce qui entraîne une hausse des taux (80% sur le marché secondaire). L’effet sur le service de la dette publique est immédiat. Parallèlement, on constate dès le premier trimestre de l’année 1998 « une stagnation des flux d’investissements directs, ainsi que des entrées d’investissement de portefeuille moins importantes et la poursuite des sorties de capitaux ». Ce qui contraint la Banque centrale de Russie à puiser dans ses réserves de change pour financer le déficit courant, provoqué également par la baisse continue des prix du pétrole (qui est le principal secteur exportateur russe). Selon Philippe Bourgeois, vers la fin du mois de mai, ces réserves constituent environ 15 milliards de dollars, c’est-à-dire moins que la dette due aux non-résidents, qui s’élève alors à 20 milliards de dollars.

    Dès lors, rien, pas même le prêt octroyé par la communauté internationale, ne permet de freiner la dégradation du système bancaire et de rétablir la confiance des marchés. En effet, fin juillet, le FMI verse 4,8 milliards de dollars, première tranche d’un prêt de 22,6 milliards de dollars. Mais les exigences demandées par le FMI en contrepartie ne tiennent compte ni du « caractère politique du blocage des réformes, ni de l’urgence de la situation en raison de la maturité très courte de la dette ».Mais la crise financière russe ne s’explique pas seulement par l’incapacité du gouvernement à mener les réformes nécessaires et à gérer correctement le déficit public, par les conséquences de la crise asiatique, par la perte de confiance des investisseurs étrangers ou encore par la baisse des prix du pétrole. Selon certains économistes comme Jacques Sapir, directeur d’étude à l’EHESS, la crise financière est liée à la « nature largement perverse de la restructuration économique de la Russie ». [3]

    Avec la disparition du système soviétique, certaines entreprises ne purent établir le contact avec leurs fournisseurs. Des entrepreneurs étrangers proposèrent alors à ces entreprises de leur fournir la matière première en échange d’une partie de la production transformée. Les entreprises n’eurent d’autre choix que d’accepter l’accord, tout en sachant que la part de production qui leur était laissée ne leur permettrait pas de payer à la fois les salaires et les autres consommations intermédiaires comme l’électricité : en effet, les banques, à cette époque, se souciaient peu de financer l’investissement productif (préférant spéculer sur le marché des GKO).

    Aussi ne proposaient-elles des devises aux entrepreneurs pour acheter leurs matières premières qu’à des conditions financières inacceptables. Afin de poursuivre leurs activités, les entreprises furent donc contraintes de faire appel à ces entrepreneurs étrangers qui possédaient le « savoir vendre », accumulant les impayés, pour les salaires, pour l’énergie ou même pour les impôts. La richesse réelle, produite par les entreprises russes, fut ainsi captée par des sociétés étrangères. Ce mécanisme est désigné par le terme de « tolling ». On comprend donc mieux que l’effondrement des recettes fiscales, la fuite des capitaux, ainsi que la « financiarisation spéculative » aient constitué une limite à la politique économique et financière russe, à la fois inadaptée et rigide. La forme particulière de régulation économique qui s’instaura alors possédait certes des marges de stabilité, mais également « un risque de système généralisé, c’est-à-dire d’enchaînements catastrophiques ». Aussi, dès l’apparition de chocs tels que la crise asiatique, les marges de stabilité se transformèrent-elles en leurs contraires, engendrant la crise d’août.

    La vague déferlante

    Le 17 août 1998, le gouvernement russe annonce un certain nombre de décisions: la suspension du remboursement de la dette intérieure en attendant sa restructuration, « un moratoire de 90 jours sur le remboursement du principal des prêts accordés par les non-résidents, des primes d’assurances des crédits cautionnés par des titres, des contrats de change à terme ». Le « corridor de change » du rouble par rapport au dollar est élargi à 9,5 roubles (contre 7,15 auparavant), ce qui entraîne une dévaluation de facto de 34%. Dans les bureaux de change, le prix de vente du dollar augmente de 50%. Puis le système bancaire se bloque, empêchant toute transaction. Fin août, le cours du rouble et des actions des sociétés russes continue de s’effondrer, le taux d’inflation ne cesse d’augmenter, atteignant 15% (contre 2% en juillet et 0,1% en juin). Des banques commerciales licencient ou ferment, les entreprises réduisent leurs coûts fixes (salaires revus à la baisse, chômage technique), de grandes compagnies pétrolières sont amenées à fusionner (Loukoïl, par exemple, ferme 4500 puits et se rapproche de Gaz-Prom).Les régions de Russie, quant à elles, réagissent à leur manière, adoptant différents comportements qui ne manquent pas d’accentuer l’écart d’appréciation avec le centre, de même que les disparités entre les modèles de politique régionale.

    Les conséquences de la crise

    A peine sept mois après l’annonce des décisions gouvernementales d’août 98, il est difficile d’analyser les conséquences de la crise en raison de l’insuffisance d’informations définitives sur une situation qui ne cesse d’évoluer, notamment dans le secteur bancaire. La décision du gouvernement de geler le remboursement de la dette interne et d’élargir la bande de fluctuation du rouble porte un coup terrible aux banques, malgré le moratoire de 90 jours sur leurs engagements externes, instauré sous leur pression. Les banques russes auraient subi une perte de 100 milliards de roubles, ayant préféré spéculer sur le marché très lucratif des bons du Trésor plutôt que de financer l’investissement industriel. Sur 1500 banques présentes avant la crise, la moitié a disparu, le reste parvenant à survivre grâce à une meilleure gestion ou à un soutien de la part de grands groupes industriels ou d’administrations locales.

    La Banque Centrale place sous son contrôle tout le secteur bancaire en vue d’une restructuration et envisage de procéder à une nationalisation, tandis qu’un regroupement et une fusion entre les différents établissements financiers s’opèrent : la Banque de Moscou acquiert la majeure partie des actions de Mosbiznesbank. Incombank (la deuxième banque russe) et la Natsionalisalny Reservny Bank (quatorzième) ne forment désormais qu’un seul et même groupe. Enfin, Oneksimbank (quatrième), Menatep (septième) et Most-Bank (dix-septième) décident de fusionner.Sur les 250 milliards de roubles de GKO, 20% étaient détenus par des banques étrangères, c’est-à-dire 15 milliards de dollars.

    En décembre 98, le gouvernement décide d’opérer une restructuration des GKO en roubles, défavorable aux investisseurs étrangers. Il est prévu un remboursement en liquide de 10% seulement, le solde étant transformé en bons d’investissement. Les établissements bancaires européens (essentiellement des banques allemandes, autrichiennes et britanniques) qui détiennent des créances sur des banques russes qui ont acquis des bons du Trésor sont donc frappés de plein fouet par la crise. Mais les entreprises étrangères (Moulinex par exemple) qui ont investi en Russie dans la production et la distribution de biens de consommation le sont tout autant (mais on oublie souvent de rappeler que ces mêmes entreprises ont beaucoup gagné avant la crise). Il convient toutefois de relativiser les conséquences de la crise sur l’Union Européenne (les exportations russes n’ont qu’une incidence légère sur le commerce européen), et plus généralement sur le monde, le poids économique de la Russie étant faible (il représente seulement 1,5%).

    En Russie, les importations se réduisent selon Françoise Barry de 45%, essentiellement sur les biens agro-alimentaires, les équipements et les médicaments. D’après la même source, le secteur agricole non modernisé est en stagnation, tandis que celui des services est au ralenti. Dans un premier temps, face à l’inflation galopante et malgré la baisse du pouvoir d’achat occasionnée par la forte dévaluation du rouble, la population se rue dans les magasins pour parer à l’éventuelle pénurie: tous types de produits sont achetés, des biens de première nécessité aux biens de consommation étrangers. Ceux qui ont pu sauver quelques dollars ou qui consomment l’argent « placé sous l’oreiller », préfèrent placer cet argent dans des produits qui restent monnayables après la crise. L’économie parallèle, estimée à 50% du PIB, permet la dissimulation de revenus subsidiaires. La thésaurisation s’élèverait, elle, à 30 milliards de dollars, 80 milliards si l’on en croit madame Barry. On peut ainsi observer une certaine « inertie des comportements de consommation », d’autant plus, souligne Dominique Klein, conseiller économique et commercial au PEE[4] de Moscou, que « la classe moyenne qui avait pris l’habitude de consommer ne va pas s’arrêter de le faire du jour au lendemain ».

    Cette nouvelle couche de la population est la première victime de la crise, les pauvres restant pauvres et les riches étant à peine atteints par la déferlante. La crise a en effet frappé en premier lieu la classe moyenne émergente, estimée à 15-30 % (les chiffres sont très variables) de la population. La moitié des 15 millions de foyers qui disposaient avant la crise d’un revenu net par mois compris entre 500 et 2000 dollars, ont été balayés. Les professions les plus touchées par le chômage sont les publicitaires, les commerçants, les agents touristiques, les journalistes ou encore les personnes travaillant dans les banques et les finances.Curieusement, cette nouvelle crise économique, politique et financière n’a pas provoqué de crise sociale, comme l’on s’y attendait. Selon un sondage mené par l’Institut de sociologie du parlementarisme, seuls 8% des personnes interrogées se disaient prêts à bloquer les routes et les voies ferrées, 6% à s’associer à des marches de protestation vers la capitale et à des soulèvements.

    Le nouveau prêt octroyé par le FMI

    Lundi 29 mars 1999, le Premier ministre russe Evgueni Primakov a annoncé qu’il était parvenu à un accord avec le directeur général du FMI, Michel Camdessus, sur l’octroi d’un nouveau prêt à la Russie. Il n’a cependant pas spécifié le montant du prêt. Selon l’agence Interfax, le prêt s’élèverait à 4,8 milliards de dollars (4,6 selon une autre source), en quatre tranches égales, la dernière devant être versée en février 2000. Les échéances de la dette extérieure de la Russie font état, en 1999, d’un montant de 17,5 milliards de dollars (dus notamment aux Clubs de Paris et de Londres), dont 4,5 milliards dus au Fonds Monétaire International. Or le budget 1999 ne prévoit pour le service de la dette extérieure que 9,5 milliards de dollars. Le prêt consenti par la communauté internationale (perçu par certains analystes comme un geste politique) est donc destiné à rembourser le FMI de ce que lui doit la Russie. Cela ouvre par ailleurs les négociations pour un nouveau rééchelonnement de la dette extérieure.

  53. on pourrait résumer la position française mieux que par long discours par un slogan :  » L’ALLEMAGNE PAIERA!  » . La question de savoir si c’est la BCE qui doit abonder est une maniére indirecte de de faire payer les créanciers Allemands par la dévaluation de la monnaie d’occupation : l’euro . L’euro ayant l’avantage par rapport au mark de ne pas devoir étre constamment réévalué grace à au contre-poids de la gabegie latine , France en chef .
    La différence avec l’entre deux guerre c’est que maintenant au contraire de la longue histoire de
    notre pays qui avait fait sa spécifité , nous ne sommes plus le trublion continental du Saint-Empire , la province autonome de l’Empire Romain , nous sommes inclus dedans maintenant , pas seulement par une zoll-verein (Saint-Empire à la Prussienne) , mais une euro-verein , dans la direction d’une politik-verein : la reconstituition de l’Empire avec son prolongement germanique mais dominant .
    Quelque chose me dit que cette stratégie de collabo-opposant cloche , parce que l’Empire
    Romain christianisé , le Saint-Empire , pour l’un a disparu , pour l’autre n’a jamais abouti .
    Pour poursuivre l’analogie historique face à ces monstres historiques ce sont toujours opposés deux trublions : un continental , le peuple Français marqué par des intermittences ,
    l’autre maritime , Viking , Hollandais , Anglais puis US , (demain les « Chinois » d’outre-mer ?) ,
    et le deuxiéme trublion a toujours eu le dernier mot .

  54. Bonjour,

    Parmi ce qu’on peut lire à gauche et à droite, les analyses du LEAP me paraissent souvent originales. De plus leur liberté de ton est agréable.

    En résumant fortement leurs anticipations actuelles :

    Décote moyenne de 30% de l’ensemble des dettes publiques occidentales.
    Disparition de 30.000 milliards d’actifs-fantômes d’ici le début 2013.
    Décimation des banques occidentales.
    Baisse de 30% de la devise US.
    La bombe systémique se trouve aux US, non en Europe.

    http://www.leap2020.eu/GEAB-N-59-est-disponible-Crise-systemique-globale-30-000-milliards-USD-d-actifs-fantomes-vont-disparaitre-d-ici-debut_a8138.html

    Et à plus longue échéance (cf. bulletins précédents du LEAP) nécessaire refondation du système monétaire global associant EU et BRICS (hypothèse de nouveaux DTS).

    Un avis des auteurs/lecteurs de ce blog ?

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